Ce contenu est réservé aux abonnés
Charlotte Kalala est la présidente et fondatrice de la plateforme « Congo Na Paris » qui réunit les diasporas de la République Démocratique du Congo et du Congo autour de la culture, de l’histoire, du patrimoine et des opportunités de ces deux pays voisins. À J-1 de la 6ème édition du salon Congo Na Paris, 54 ÉTATS l’a interviewé pour vous.

54 ÉTATS : Bonjour Charlotte. Merci de nous accorder cet entretien. Vous êtes maman, et entrepreneure basée entre Kinshasa et Paris. Comment faites-vous au quotidien pour concilier un tel agenda ?
Charlotte Kalala : J’ai une organisation bien ficelée et cela depuis des années, j’ai la chance d’avoir une famille élargie très présente et une sœur et associée qui m’épaule beaucoup donc je peux parvenir à assumer ces différents rôles.
54 ÉTATS : La 6ème Édition du salon Congo Na Paris aura lieu ce week-end, à l’Espace Charenton Paris ; quelles sont les nouveautés cette année ?
Charlotte Kalala : Concernant les nouveautés, cette année grâce à notre partenaire Équity BCDC des porteurs de projets pourront présenter leurs projets en vue d’obtenir un financement, toutes les clefs seront données pour monter un dossier de financement et acquérir ce financement. Il concerne les projets d’investissement eco-responsable en RDC.
Ensuite, là où on insistait beaucoup plus sur des rôles modèles qui œuvraient en Occident pour les années précédentes, cette année, on fait davantage appel aux institutions qui sont au cœur du rouage du changement de narratif que nous avions amorcé dès le début, bien avant que l’expression soit à la mode ! On est toujours dans la réflexion car CNP reste un espace pour cette activité intellectuelle mais on est plus dans le faire aussi ! Avec plus de personnes de la diaspora qui œuvrent sur place et plus d’institutions présentes.
54 ÉTATS : Quel est l’objectif global de ce salon ?
Charlotte Kalala : Comme chaque année, nous nous positionnons comme la vitrine des deux Congo. L’objectif est de valoriser la culture congolaise et de promouvoir l’excellence de nos chers pays. C’est un événement unique qui entend fédérer les africains, les européens et les amoureux du Congo. Le temps d’un week-end à Paris, les professionnels partagent leur expertise avec le public via des conférences et des ateliers. Une occasion de comprendre les enjeux liés au retour au pays et aussi d’apporter des réponses avec des expériences concrètes.
54 ÉTATS : Comment avez-vous réussi ce tel challenge qui perdure depuis 2017 ?
Charlotte Kalala : Après 5 éditions, nous avons réuni près de 14 000 visiteurs, 152 entreprises toutes tailles confondues, 147 intervenants et près de 44 sponsors qui nous ont fait confiance.
Congo Na Paris c’est une vision qui est née en moi depuis mon premier voyage en RDC au cours de mes études de commerce
CHARLOTTE KALALA, Présidente et Fondatrice Congo Na Paris
Ce séjour a été une véritable prise de conscience. Ma soif de valoriser le Congo a été la première étape et jusqu’à maintenant je suis animée par cette ambition de promouvoir ce grand pays riche de par sa culture, son climat, son sol et sous-sol, c’est un réel scandale géologique comme il est souvent appelé. Ce week-end, la sixième édition aura lieu à l’Espace Charenton, c’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine sur la durée en mettant en place des stratégies pour y parvenir mais surtout en travaillant avec un réseau et des collaborateurs qui ont saisi les enjeux et croient fermement au projet. La persévérance reste la clé pour mener à bien chaque résolution. En ce qui concerne les partenariats, je dirai qu’il s’agit avant tout d’une confiance accordée à la vision, nous avons su au fil des années imposer notre signature et permettre aux gens de voir en notre travail une référence.
54 ÉTATS : Prévoyez-vous d’organiser le même salon à Kinshasa ?
Charlotte Kalala : Congo Na Paris est une initiative réalisable dans les quatre coins du globe. Il s’agit avant tout de montrer au monde ce que représente l’excellence congolaise. Si nous avons commencé notre salon à Paris, nous envisageons bien évidemment de réaliser des éditions à Kinshasa, à Brazzaville et dans d’autres villes pour connecter les experts, les passionnés et tous les visiteurs entre eux afin de bénéficier de clés dans des domaines très demandés tels que l’investissement en Afrique, le numérique, l’entrepreneuriat, l’intelligence artificielle, la santé, les mines, l’agriculture…
54 ÉTATS : Pour la thématique de cette année « Tonga mboka – construire le pays :la diaspora, facteur de développement » qui seront les invités majeurs des tables rondes et quels grands thèmes aborderiez-vous ?
Charlotte Kalala : Pour la table ronde sur les femmes comme rôles modèles, nous avons l’auteure et l’experte en communication, directrice de IDJ Consulting, Ika de Jong aux côtés de Dominique Tchimbakala, journaliste présentatrice titulaire du journal Afrique week-end de la chaine de télévision francophone TV5 Monde. Parmi les autres intervenants, pour la conférence : investir au Congo sans quitter l’Europe, Stéphane Tiki, expert en relations internationales et en commerce transcontinental, il est aussi porte-parole du groupement du Patronat francophone. Le Directeur Général Adjoint d’Equity BCDC, Jean-Claude Tshipama participera également à une table ronde sur l’investissement et animera un atelier sur les stratégies de financement d’un projet. Côté musique, nous serons accompagnés de Pamela Ilunga, directrice générale de Trace Congo ainsi que de l’artiste Youssoupha.
Les grands thèmes abordés seront l’investissement en Afrique car la diaspora ne cesse de vouloir apporter sa pierre à l’édifice en participant à l’économie du continent. On mettra donc en lumière des sujets clés : le retour au pays, la santé, les assurances, l’inclusion numérique, le secteur agricole, le secteur minier et des ateliers autour de l’immobilier, l’industrie musicale, la confiance en soi avec l’influenceuse, entrepreneure et auteure Magalie Kalala et d’autres temps forts qu’on vous laissera découvrir. Enfin, la plus-value de Congo Na Paris c’est aussi de rassembler des acteurs de tous horizons autour de sujets qui nous lient et nous impactent. Pour ne prendre que cet exemple, la table ronde sur le rôle des industries culturelles et créatives pour la construction de la paix a pour mission de nous rappeler l’importance de ne jamais oublier que nos compétences doivent surtout servir au bien commun. Dans cette guerre qui sévit dans l’Est de la RDC, un événement comme le nôtre est aussi un étendard pour se souvenir des victimes et sensibiliser par des actions pour ne jamais oublier cette réalité.
54 ÉTATS : Et le mot de la fin ?
Charlotte Kalala : Je souhaite vivement que cette prochaine édition apporte des réponses aux personnes qui auront fait le déplacement. C’est pour eux que cet événement a été créé afin d’assurer notre mission d’être une plateforme de découverte, d’échanges, de rencontres et de mise en relation. Il s’agit donc de répondre aux besoins de la diaspora de pouvoir se connecter au pays et d’être le plus armé possible. Que vous soyez entrepreneurs, porteurs de projets, curieux, citoyens du monde, le salon Congo Na Paris vous accueille les 7 et 8 octobre pour vivre une expérience inoubliable. Et surtout, pensez à venir avec vos enfants car l’espace CNP Kids avec notre mascotte Congana se fera un plaisir de les divertir mais surtout de leur faire découvrir les richesses culturelles des Congo. Le salon c’est aussi une volonté de transmettre aux générations futures un héritage socio-culturel indélébile.