L’ex-chef du parti de Félix Tshisekedi est poursuivi pour « outrage au chef de l’État ».
Trois ans de prison ont été requis lundi 14 août contre Jean-Marc Kabund, a-t-on appris auprès de son avocat. Ex-chef de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti présidentiel, Jean-Marc Kabund est député et ancien vice-président de l’Assemblée nationale. Il a été arrêté le 9 août 2022 et est détenu depuis à Makala, la grande prison de Kinshasa.
Son avocat, Me Georges Lutula, a expliqué que Jean-Marc Kabund est poursuivi pour « outrage au chef de l’État, propagation de faux bruits pour soulever la population » et outrage aux institutions de la République (Parlement et gouvernement). « La défense demande son acquittement pur et simple car il n’y a aucun élément constitutif d’infractions dont on l’accuse », a ajouté Me Lutula.
« Prédation au sommet de l’État »
Élu de Kinshasa, Jean-Marc Kabund a rejoint l’opposition en juillet 2022 après avoir été radié du parti présidentiel et avoir démissionné de son poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Lors de l’annonce de la création de son propre parti politique, « Alliance pour le changement », il avait fustigé « l’absence de vision claire », « l’incompétence notoire et la ‘mégestion’ institutionnalisée caractérisée par l’insouciance, l’irresponsabilité, la jouissance et la prédation au sommet de l’État » par le camp du président Félix Tshisekedi. Des propos qu’il a repris lors du procès.
Le jugement est attendu le 6 septembre, a indiqué Me Lutula. Les proches de Jean-Marc Kabund et les membres de son parti estiment qu’il s’agit d’un procès politique, alors que les élections générales sont prévues le 20 décembre. Le président Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, est candidat à un second mandat de cinq ans.