À la croisée du calcul et du ciseau, Loïc Mavoungou a trouvé sa voie : sublimer l’homme à travers l’art du sur-mesure. Ingénieur de formation et styliste par vocation, il a fondé Le Cintré Paris, une maison qui incarne l’art de vivre à la française, nourrie d’une rigueur technique et d’une élégance inspirée du tailoring anglais.
Depuis son showroom place Saint-Sulpice, il habille les hommes qui façonnent le monde — personnalités politiques, diplomates, artistes et entrepreneurs — entre Paris, Brazzaville et Libreville. Pour eux, le vêtement n’est pas un simple ornement, mais un langage de pouvoir et d’allure.
Chez Le Cintré Paris, chaque création raconte une histoire : celle d’un homme sûr de lui, qui voit dans la justesse d’une coupe l’expression de son identité. Les lignes sont précises, les tissus choisis avec exigence, et chaque détail porte la marque de la maîtrise. Plus qu’une maison de couture, Le Cintré Paris est une philosophie. Rencontre.
« Créer Le Cintré Paris, c’était donner une forme à une émotion — bâtir non plus des structures, mais des silhouettes qui inspirent confiance et assurance. »
54 ÉTATS : Vous êtes ingénieur de formation. Comment êtes-vous passé du monde de l’ingénierie à celui de la mode sur mesure ?
Loïc Mavoungou : Je n’ai jamais vraiment quitté l’ingénierie, je l’ai simplement transposée. Dans la mode sur mesure, je retrouve la même recherche d’équilibre et de précision, mais avec une dimension sensible : l’émotion du geste, le rapport à la matière, le pouvoir d’un vêtement bien taillé.
54 ÉTATS : Comment votre formation scientifique influence-t-elle votre approche du sur-mesure ?
Loïc Mavoungou : Mon regard d’ingénieur m’a appris à observer les proportions, à comprendre les structures et à chercher la cohérence dans chaque ligne. Avant de parler de coupe, j’étudie la morphologie, le mode de vie et la posture. Chaque détail compte : la densité du tissu, la main du drap, la souplesse du montage. Je ne suis pas tailleur, je construis des équilibres. Je pense la silhouette dans son ensemble, j’accorde la matière à l’attitude. C’est là que la science rejoint l’élégance : dans la précision du regard et la maîtrise du geste.
54 ÉTATS : Quelle est la philosophie qui guide Le Cintré Paris ?
Loïc Mavoungou : L’homme selon Le Cintré Paris ne cherche pas à briller, il cherche à inspirer. Il avance avec calme et assurance, conscient de sa valeur et de ce qu’il incarne. Chaque vêtement doit refléter la personnalité de celui qui le porte. C’est pour cela que notre slogan résume tout : « L’empreinte de votre silhouette. »
« Ce que nous créons n’est pas un costume, c’est une signature. »
54 ÉTATS : Pouvez-vous nous décrire votre processus créatif, de la conception à la livraison d’un costume sur mesure ?
Loïc Mavoungou : Tout commence par une rencontre. Avant de penser au vêtement, je cherche à comprendre l’homme — sa posture, son regard, son rythme de vie. Je m’imprègne de son énergie, j’observe la gestuelle, les teintes qui valorisent son teint, la matière qui épouse son allure. Chaque détail devient un indice : la coupe, le tissu, les finitions s’imposent ensuite naturellement, comme une harmonie entre la personnalité et la matière. Quand la pièce prend forme, le costume ne l’habille plus, il le révèle.
54 ÉTATS : Votre clientèle compte des personnalités politiques, diplomatiques, artistiques et entrepreneurs. Comment répondez-vous à leurs exigences ?
Loïc Mavoungou : Ces hommes portent leur image comme un prolongement de leur parole. Chaque détail est une affirmation silencieuse. Ils cherchent à imposer le respect sans en avoir l’air. Mon rôle est de traduire cette force tranquille à travers la coupe, la texture et la lumière du tissu. Je conçois chaque création comme une armure d’élégance — un vêtement qui inspire la confiance et révèle la prestance.
54 ÉTATS : Vous revendiquez une esthétique influencée par le tailoring anglais et une sensibilité francophone. Comment créez-vous une identité qui parle autant à Paris qu’à Brazzaville ou Libreville ?
Loïc Mavoungou : L’élégance n’a pas de frontières, mais elle a des codes. J’aime marier la rigueur britannique à la fluidité latine, le sens du détail parisien à la chaleur africaine. Entre Paris, Brazzaville et Libreville, Le Cintré Paris relie ces univers par une vision commune : celle d’un homme cultivé, moderne et conscient de son impact.
54 ÉTATS : Dans un monde dominé par la rapidité et la standardisation, que représente encore le sur-mesure pour vous ?
Loïc Mavoungou : Le sur-mesure est une forme de résistance silencieuse. Une manière de ralentir, de se recentrer sur l’essentiel. C’est choisir la justesse plutôt que la quantité, la cohérence plutôt que la tendance.
« Porter un costume sur mesure, c’est affirmer sa singularité : je ne me conforme pas, je me révèle. »
C’est un acte de liberté et de respect — envers soi, envers le geste et envers le travail bien fait.
54 ÉTATS : Vous évoquez souvent la notion d’« attitude » autant que celle de style. Que signifie pour vous être “bien cintré” ?
Loïc Mavoungou : Être bien cintré, c’est être aligné — entre ce qu’on est, ce qu’on pense et ce qu’on montre. Le vêtement ne crée pas la prestance, il la révèle.
54 ÉTATS : Enfin, comment imaginez-vous Le Cintré Paris dans les prochaines années : expansion internationale, ancrage africain ou les deux ?
Loïc Mavoungou : Les deux. Je crois en un luxe qui relie les cultures. Le Cintré Paris continuera de grandir à Paris, mais aussi à Brazzaville, à Libreville et dans d’autres capitales africaines.
« L’élégance que nous défendons est universelle — mais son âme, elle, parle plusieurs langues. »
