Un pilier de l’industrialisation africaine
Face à la demande croissante d’électricité et à la nécessité d’alimenter des industries locales, les projets de gas-to-power (gaz pour la production électrique) s’imposent comme une réponse pragmatique. En Afrique, plus de 600 millions de personnes demeurent sans accès à l’électricité, tandis que les besoins énergétiques des zones industrielles explosent.
La valorisation du gaz naturel — abondant, flexible et moins polluant que le charbon ou le fioul — permet d’alimenter une industrialisation fondée sur une énergie stable et compétitive. À Lagos, Pointe-Noire ou Soyo, les centrales à gaz deviennent les nouveaux moteurs d’une croissance plus inclusive, capable de soutenir la création d’emplois, d’attirer les investisseurs et de stimuler les chaînes de valeur locales.
Stabiliser les tarifs et sécuriser l’approvisionnement
L’un des avantages clés du modèle gas-to-power réside dans la prévisibilité des coûts. En substituant le diesel et les combustibles importés, le gaz permet de réduire les dépenses publiques et d’alléger la pression sur les subventions énergétiques. Dans de nombreux pays, cette approche a permis de stabiliser les tarifs et de garantir un approvisionnement continu, tout en limitant les pertes techniques sur le réseau.
Les partenariats public-privé se multiplient. Le projet Sandiara Gas-to-Power au Sénégal, d’une capacité de 360 MW, ou encore les futurs pôles énergétiques en République du Congo et en Angola, témoignent de cette dynamique régionale. Ces infrastructures s’intègrent désormais dans des Gas Master Plans, véritables feuilles de route pour transformer les ressources naturelles en levier de développement industriel.
Une énergie de transition au service de la croissance
Loin d’être un frein à la transition, le gaz est aujourd’hui perçu comme une énergie passerelle vers un mix plus durable. En complément des renouvelables, il offre une capacité de production flexible et pilotable, indispensable à l’intégration progressive du solaire et de l’éolien. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que le gaz pourrait couvrir près de 40 % des nouveaux besoins électriques africains d’ici 2030, tout en réduisant les émissions liées à la combustion du charbon.
De plus en plus de projets hybrides voient le jour. Les centrales combinées gaz-solaire, les mini-réseaux alimentés par le GNL ou encore les solutions modulaires destinées aux zones minières et portuaires illustrent cette évolution. Ces innovations positionnent le gaz comme un accélérateur de transition, plutôt qu’un simple produit fossile.
Des opportunités d’investissement à fort impact
Les perspectives d’investissement sont considérables. Le développement de centrales à gaz à cycle combiné, la construction d’infrastructures de transport comme les gazoducs ou les terminaux de GNL, ainsi que la création de zones industrielles adossées à l’énergie — qu’il s’agisse de la pétrochimie, des engrais ou de la sidérurgie — forment désormais un écosystème cohérent.
Les acteurs publics et privés, soutenus par des institutions régionales telles que la Banque africaine de développement (BAD) ou l’Organisation africaine des producteurs de pétrole (APPO), cherchent à mobiliser des capitaux à long terme grâce à des partenariats public-privé et à des fonds de garantie. L’objectif est clair : faire du gaz une clé de souveraineté énergétique, tout en renforçant la compétitivité du tissu industriel africain.
Vers une intégration énergétique régionale
Les corridors gaziers qui se dessinent du Mozambique à la Tanzanie, du Nigéria au Ghana, ou encore du Cameroun à la Guinée équatoriale, préfigurent une intégration énergétique panafricaine. Cette interconnexion ouvre la voie à un marché régional de l’électricité, à des tarifs plus homogènes et à une réduction de la dépendance vis-à-vis des importations extérieures.
L’enjeu dépasse la simple production d’énergie : il s’agit d’ancrer le gaz dans une logique de développement partagé, où chaque mégawatt produit alimente à la fois les foyers, les usines et les ambitions économiques du continent.
Le gaz de nouvelle génération est bien plus qu’une ressource : c’est un outil stratégique de transformation. En combinant fiabilité, compétitivité et durabilité, le gas-to-power incarne une Afrique qui choisit l’efficacité énergétique et la croissance industrielle. De Dakar à Luanda, la révolution est déjà en marche : celle d’une énergie africaine, au service des Africains.


