La Guinée-Bissau entre en campagne. Quelque 860 000 électeurs sont appelés aux urnes le 23 novembre pour élire à la fois un président et les 102 députés de la nouvelle Assemblée nationale. Douze candidats sont en lice pour la magistrature suprême, parmi lesquels le chef de l’État sortant Umaro Sissoco Embaló et son prédécesseur José Mário Vaz, tandis que 14 partis politiques présentent des listes aux législatives.
La campagne électorale, officiellement lancée samedi 1er novembre, s’étendra sur trois semaines. C’est Umaro Sissoco Embaló qui a donné le coup d’envoi des hostilités, lors d’un meeting populaire à Bairro Ajuda, entre l’aéroport et le centre-ville de Bissau. Dans une ambiance de carnaval, le président sortant a galvanisé ses partisans, affichant une confiance teintée d’ironie au lendemain d’une annonce de l’armée affirmant avoir déjoué une tentative de subversion de l’ordre constitutionnel.
« J’ai dit à Braima Camara et à Botché de ne pas porter de gilet pare-balle. Braima, viens près de moi. Portes-tu un gilet ? Moi non plus. Que celui qui veut la confrontation vienne. Nous sommes venus au pouvoir par les urnes, nous partirons par les urnes. Rien d’autre que cela », a lancé Embaló sous les applaudissements.
Cette sortie vise à afficher une image de sérénité dans un pays régulièrement marqué par des crises politiques et des coups de force militaires. La stabilité institutionnelle constitue l’un des principaux enjeux du scrutin.
Fait inédit : le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), formation historique de l’opposition, a été exclu des élections présidentielle et législatives. Son leader, Domingos Simões Pereira, n’a donné aucune consigne de vote, mais a choisi de soutenir à titre personnel le candidat indépendant Fernando Dias, via un accord signé samedi.
La campagne s’achèvera le 21 novembre, deux jours avant le scrutin, par une série de meetings géants dans la capitale.
