Le suspense a pris fin en République démocratique du Congo. Après plusieurs jours de tractations, le président Félix Tshisekedi a tranché : Aimé Boji Sangara sera le candidat unique de l’Union sacrée de la Nation pour la présidence de l’Assemblée nationale.
L’annonce a été rendue publique le mercredi 29 octobre, mettant un terme aux spéculations qui agitaient la majorité présidentielle depuis la démission de Vital Kamerhe début octobre.
Le ralliement décisif de Vital Kamerhe
La dernière inconnue s’est levée vendredi 31 octobre, lorsque Vital Kamerhe a officiellement entériné le choix de l’Union sacrée. Ce soutien était crucial : Aimé Boji, ancien ministre de l’Industrie et député de Walungu (Sud-Kivu), est un cadre de premier plan de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), le parti dirigé par Kamerhe.
Dans un message adressé aux membres de sa formation politique, le président de l’UNC a appelé à l’unité, saluant la désignation de Boji et rappelant les priorités du parti : paix, sécurité dans l’est et reconstruction nationale.
Des tensions internes désormais apaisées
La relation entre Aimé Boji et son parti n’a pourtant pas toujours été sereine. Depuis son entrée au gouvernement en 2021, certains cadres de l’UNC l’accusaient d’avoir pris ses distances avec la ligne politique de Vital Kamerhe.
Resté au gouvernement malgré l’absence de proposition formelle du parti, Boji avait parfois été présenté comme un « transfuge silencieux » au profit du camp présidentiel.
La position publique de Kamerhe met donc un terme à ces critiques et consolide la cohésion interne de l’Union sacrée.
Les candidatures dissidentes étouffées
Du côté du parti présidentiel, Crispin Mbindule, député UDPS et initiateur des pétitions ayant conduit à la démission de Kamerhe, avait tenté de maintenir sa propre candidature.
Mais la direction de l’UDPS l’a rapidement rappelé à l’ordre, demandant à ses élus de mettre fin aux ambitions personnelles susceptibles de fragiliser la majorité.
Un enjeu institutionnel majeur
L’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale devrait intervenir dans les prochains jours, dans un contexte de blocages parlementaires persistants.
La session budgétaire, attendue pour la fin de l’année, reste en suspens faute de bureau pleinement opérationnel.
L’installation rapide d’Aimé Boji Sangara au perchoir apparaît désormais comme une urgence politique et institutionnelle pour relancer les travaux de la Chambre basse et rétablir la stabilité au sein de la majorité.


