À moins d’un mois du scrutin prévu le 23 novembre, la Cour suprême a invalidé la candidature de l’opposant Domingos Simões Pereira, figure historique du PAIGC. Un coup de théâtre politique qui fragilise davantage la crédibilité du processus électoral.
En Guinée-Bissau, la Cour suprême a écarté, mercredi 24 septembre, la candidature de Domingos Simões Pereira, leader du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), des élections générales prévues le 23 novembre prochain.
Les six juges ayant statué affirment que la candidature a été déposée dans des délais « irréguliers », bien que la date limite fixée au 25 septembre n’était pas encore atteinte.
Tout juste rentré à Bissau après neuf mois d’exil pour des raisons de sécurité, Domingos Simões Pereira voit ainsi son avenir politique brutalement compromis.
Selon le communiqué de la Cour suprême, le dossier du PAIGC aurait été déposé « trop tard », les magistrats estimant ne pas disposer de suffisamment de temps pour analyser les pièces et notifier d’éventuelles irrégularités.
Un argument jugé incompréhensible par le parti, dont la candidature avait pourtant été déposée cinq jours avant la clôture officielle.
« Nous voulons croire qu’il s’agit d’un terrible malentendu », a réagi Domingos Simões Pereira. « Cela ne peut pas être une position sérieuse », a-t-il ajouté, précisant que les avocats du parti étudiaient les recours possibles.
La décision tombe alors que la Guinée-Bissau célébrait, ce 24 septembre, ses 52 ans d’indépendance — un jour férié durant lequel les institutions étaient à l’arrêt, empêchant le PAIGC de déposer un recours avant l’expiration des délais.
C’est la première fois dans l’histoire politique du pays qu’une décision de justice empêche le PAIGC de participer à une élection.
Dans les rues de Bissau, la contestation reste silencieuse : depuis 2024, les manifestations publiques sont interdites.
Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, brigue un second mandat. Pour l’heure, son unique adversaire officiel est Fernando Dias, du Parti pour la rénovation sociale (PRS), un candidat jugé bien moins fédérateur que Domingos Simões Pereira.


