Le chef de l’État ivoirien s’achemine vers un quatrième mandat, selon les résultats provisoires de la CEI. L’opposition dénonce une “mascarade électorale”.
Un “coup KO” dès le premier tour
La Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé, ce 27 octobre, les résultats globaux provisoires de la présidentielle ivoirienne du 25 octobre 2025. Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, l’emporterait très largement avec 89,77 % des voix, loin devant ses quatre adversaires.
Le président de la CEI a évoqué un « coup KO » pour qualifier cette victoire dès le premier tour. Ces chiffres, encore non définitifs, seront soumis au Conseil constitutionnel, seul habilité à proclamer les résultats finaux.
Une victoire écrasante malgré une participation en baisse
Avec un taux de participation de 50,10 %, légèrement inférieur à celui de 2020 (53,90 %), le scrutin s’est globalement déroulé dans le calme, malgré des incidents dans environ 2 % des bureaux de vote.
Les scores d’Alassane Ouattara frôlent les 100 % dans plusieurs départements du Nord, notamment à Kani (99,68 %). Il devance nettement Simone Ehivet (2,42 %), Jean-Louis Billon (3,09 %), Ahoua Don Mello (1,97 %) et Henriette Lagou (1,15 %).
L’opposition dénonce une “mascarade électorale”
Alors que Jean-Louis Billon a félicité le président sortant tout en évoquant « un processus entaché d’irrégularités », le Front commun – alliance du PPA-CI de Laurent Gbagbo et du PDCI-RDA de Tidjiane Thiam – rejette les résultats.
Dans un communiqué, la coalition exige “de nouvelles élections crédibles, transparentes et inclusives”, dénonçant un “coup d’État civil”.
À noter que les candidatures de Laurent Gbagbo et de Tidjiane Thiam avaient été écartées par le Conseil constitutionnel avant le scrutin.
Des tensions et un bilan humain préoccupant
Malgré une atmosphère plus apaisée qu’en 2010-2011, des violences localisées ont été signalées. Dix personnes ont perdu la vie depuis la mi-octobre, selon le Conseil national des droits de l’homme (CNDH).
Le candidat Ahoua Don Mello a notamment évoqué des “atrocités commises à Nahio” (Haut-Sassandra), où deux personnes ont été tuées.
Prochaine étape : le verdict du Conseil constitutionnel
Le Conseil constitutionnel ivoirien devra désormais examiner les recours éventuels et proclamer les résultats définitifsde cette septième présidentielle depuis l’instauration du multipartisme.


