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lundi, novembre 17, 2025

France : Crise politique majeure en France : Sébastien Lecornu jette l’éponge, Macron isolé

54 ÉTATS — Paris, 6 octobre 2025. Moins de vingt-quatre heures après l’annonce de la composition de son gouvernement, le Premier ministre français Sébastien Lecornu a présenté sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a acceptée. Une décision inattendue qui plonge l’exécutif dans une nouvelle zone de turbulence politique.

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Priscilla Wolmer
Priscilla Wolmerhttp://www.54etats.com
FONDATRICE ET DIRECTRICE DU MÉDIA 54 ÉTATS

54 ÉTATS — Paris, 6 octobre 2025. Moins de vingt-quatre heures après l’annonce de la composition de son gouvernement, le Premier ministre français Sébastien Lecornu a présenté sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a acceptée. Une décision inattendue qui plonge l’exécutif dans une nouvelle zone de turbulence politique.

Dans un communiqué laconique, l’Élysée a confirmé ce départ. À Matignon, Sébastien Lecornu a justifié sa décision : « Les conditions n’étaient plus remplies pour être Premier ministre. Le renoncement au 49.3 pour redonner la main au Parlement n’a pas permis ce choc de se dire qu’on peut faire différemment. » Selon lui, la composition du gouvernement a « réveillé quelques appétits partisans ».

La veille encore, le chef du gouvernement avait présenté une équipe marquée par la continuité, avec très peu de changements notables. Ce statu quo a provoqué la colère des oppositions, mais c’est surtout le retour de Bruno Le Maire qui a rompu la fragile entente avec Les Républicains (LR). Son président, Bruno Retailleau, a évoqué un « problème de confiance » et reproché à Lecornu de ne pas l’avoir informé de cette nomination.

Une gauche en ordre de bataille, mais déjà divisée

Quelques minutes après l’annonce de la démission, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise (LFI), a proposé une réunion aux formations fondatrices de la Nupes et du Nouveau Front populaire (PS, PCF, Écologistes). Objectif : relancer l’idée d’une motion de destitution d’Emmanuel Macron, déjà déposée en septembre à l’Assemblée nationale.

Selon le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, cette initiative vise à « convaincre ceux qui doutaient de l’opportunité de cette motion de la soutenir désormais ».
Mais au sein de la gauche, les divergences persistent. Le Parti socialiste, par la voix de son porte-parole Arthur Delaporte, a répliqué : « Ce n’est pas à Jean-Luc Mélenchon de nous convoquer. S’il s’agit de constituer un gouvernement de gauche, la présence de LFI ferait qu’il serait censuré immédiatement. »
Même son de cloche chez les Écologistes, dont la secrétaire nationale Marine Tondelier estime que « les blessures récentes laissent des traces ».

La députée Clémentine Autain, ex-insoumise, a pour sa part appelé à « un accord politique durable entre toutes les forces de gauche et écologistes », soulignant la nécessité d’un sursaut collectif.

Les Républicains au cœur de la tempête

À droite, Les Républicains apparaissent comme les grands déclencheurs de la crise. Leur président, Bruno Retailleau, s’est dit trahi après une rencontre avec Lecornu : « Il m’a caché qu’il y aurait la nomination de Bruno Le Maire. Quand on est dans une équipe, on a besoin de confiance. »
Malgré tout, LR ne revendique pas la chute du gouvernement, mais presse Emmanuel Macron de sortir du silence. « Le président doit nous dire comment il compte faire dans les heures qui viennent », a déclaré Xavier Bertrand, président de région.

Le parti se veut encore garant de la stabilité, mais prévient : s’il devait être question d’un gouvernement de gauche, il y aurait « censure immédiate », selon le sénateur Roger Karoutchi.


Certains élus, plus rares mais de plus en plus nombreux, appellent désormais à la démission pure et simple du chef de l’État, à l’image du maire de Cannes, David Lisnard.

Le patronat appelle à l’apaisement

Dans un climat de tension extrême, le Mouvement des entreprises de France (Medef) a annoncé le report de son grand rassemblement prévu le 13 octobre à Paris. Dans un communiqué, l’organisation patronale a estimé que « le moment d’extrême tension que traverse le pays impose à chacun de contribuer à l’apaisement national ».

Une équation politique sans solution apparente

Entre une gauche fragmentée, une droite hésitante et une extrême droite qui réclame la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron semble plus isolé que jamais. La perspective d’un nouveau Premier ministre s’annonce délicate, dans un contexte où toute nomination risquerait d’être immédiatement contestée.

La France s’enfonce un peu plus dans l’incertitude institutionnelle, à la veille d’un automne politique explosif.

 

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