Lagos, 27 juin 2025 – Le géant industriel nigérian Aliko Dangote annonce un objectif ambitieux : mettre fin aux importations d’engrais sur le continent africain dans un horizon de 40 mois. Grâce à l’expansion de sa méga-usine d’urée située à Lagos, la plus grande d’Afrique, le Nigeria pourrait devenir le centre de gravité de l’autonomie agricole africaine.
Actuellement, le continent importe chaque année plus de 6 millions de tonnes d’urée, un engrais essentiel à la productivité agricole. Un chiffre jugé « économiquement insoutenable » par le président du groupe Dangote, qui mise sur une montée en puissance rapide de la production locale.
« L’Afrique ne peut plus se permettre d’exporter ses devises pour nourrir ses terres. Nous avons les ressources, la main-d’œuvre et désormais l’ambition. »
Aliko Dangote, président du Groupe DANGOTE
Une capacité de plus de 3 millions de tonnes par an
L’usine Dangote Fertiliser, inaugurée en 2022 dans la zone franche de Lekki, tourne déjà à plus de 1,5 million de tonnes par an. Grâce à un nouvel investissement annoncé ce mois-ci, sa capacité totale devrait dépasser les 3 millions de tonnes à l’horizon 2028. Cette expansion permettra non seulement de satisfaire la demande nationale, mais aussi d’approvisionner des pays voisins comme le Ghana, le Bénin, le Tchad, ou encore le Kenya.
Un levier stratégique pour la balance commerciale africaine
Cette dynamique industrielle s’inscrit dans une stratégie plus large d’intégration économique régionale. Réduire la dépendance aux importations d’engrais représente un gain estimé à plus de 2 milliards de dollars par an pour l’ensemble du continent.
En parallèle, la disponibilité locale de fertilisants devrait soutenir la sécurité alimentaire et la résilience des systèmes agricoles face au changement climatique, aux chocs extérieurs et à la volatilité des marchés mondiaux.
Le Nigeria, catalyseur de souveraineté agricole
Déjà en pointe sur le ciment, le sucre, le sel ou encore la raffinerie de pétrole, Aliko Dangote confirme son rôle central dans la construction d’une économie africaine plus intégrée, plus industrialisée et plus autonome. Ce projet d’engrais, s’il atteint ses objectifs, pourrait constituer un véritable tournant pour l’agriculture africaine.