Un convoi de l’armée malienne et de l’Africa Corps – les supplétifs russes de l’armée qui ont succédé au groupe Wagner – est tombé ce vendredi 13 juin dans une embuscade tendue par les rebelles indépendantistes du FLA (Front de libération de l’Azawad) entre Anefis et Aguelhoc, dans le nord du pays. Le FLA revendique une « grande victoire ». L’armée malienne, après avoir démenti toute attaque, assure avoir pris le dessus.
Tombouctou, 14 juin 2025 – Un important convoi logistique des Forces armées maliennes (FAMa), appuyé par des éléments étrangers de l’Africa Corps, a été la cible de deux attaques successives dans le nord du Mali, selon des sources sécuritaires locales et des mouvements armés.
Composé d’une trentaine de véhicules – blindés, camions et pick-up – le convoi a d’abord été frappé jeudi 12 juin par des engins explosifs improvisés (EEI) dans la zone de Tadjereret. Le lendemain matin, à Anoumalane, à une quarantaine de kilomètres d’Aguelhoc, une embuscade de grande ampleur lui a été tendue par le Front de libération de l’Azawad (FLA). Les affrontements ont duré plus de deux heures et ont été marqués par des tirs nourris à l’arme lourde.
Les forces armées maliennes ont réagi par des frappes aériennes : drones, avions de chasse et hélicoptères ont été déployés pour mettre un terme à l’assaut. Les combats, menés essentiellement à distance, n’auraient pas donné lieu à des affrontements au sol.
Le FLA revendique une « victoire majeure » et affirme avoir infligé de lourdes pertes au convoi. D’après ses déclarations, plusieurs dizaines de soldats auraient été tués et une quinzaine de véhicules capturés, dont un blindé et une douzaine de camions. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs véhicules détruits ou emportés par les assaillants.
Du côté officiel, l’armée malienne a d’abord nié l’existence de l’attaque dans un communiqué publié vendredi en début d’après-midi, qualifiant les informations circulant d’« infondées » et de nature à « semer la confusion ». Pourtant, deux heures plus tard, un second communiqué de l’état-major évoquait une « double victoire » contre un « groupe armé terroriste », en réponse à une offensive le jeudi et à une embuscade le lendemain.
Le nombre exact de victimes demeure incertain, aucun bilan indépendant n’ayant pu être vérifié à ce stade. Des rumeurs circulant en ligne, selon lesquelles un hélicoptère aurait été abattu et des membres de l’Africa Corps faits prisonniers, n’ont pas été confirmées.
Ce revers intervient presque un an après la déroute subie à Tinzaouatène en juillet 2024 par les mercenaires du groupe Wagner, qui avaient perdu plus de 80 hommes. Les nouveaux partenaires des autorités maliennes semblent, à peine arrivés, subir à leur tour l’hostilité des groupes armés actifs dans la région de Kidal.
