Le Sénégal et la Mauritanie ont signé, le lundi 2 juin, deux accords migratoires majeurs : l’un portant sur les conditions de séjour, l’autre sur la lutte contre l’immigration clandestine. Ces textes visent à harmoniser les mouvements de population entre les deux pays et à offrir un cadre plus souple et humain pour les ressortissants de part et d’autre de la frontière.
Désormais, pour tout séjour dépassant trois mois, les ressortissants sénégalais et mauritaniens devront solliciter une carte de séjour. Celle-ci pourra être accordée pour une durée d’un an, même en l’absence de contrat de travail ou de justificatif de revenu. Son renouvellement nécessitera ensuite la présentation de documents prouvant des ressources suffisantes.
Ce nouvel accord remplace celui datant de 1972 et fait suite à une période de tensions entre les deux pays, marquée notamment par des vagues d’expulsions dénoncées au Sénégal pour leur caractère inhumain.
Dans le texte signé à Nouakchott, les deux États s’engagent à « lever tout obstacle à la libre circulation des ressortissants ». Une disposition particulièrement attendue par les milliers de pêcheurs sénégalais qui vivent et travaillent en Mauritanie.
La ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Yassine Fall, a salué l’avancée : « C’est un pas très important, car il traduit la volonté de nos chefs d’État de faire de la mobilité un levier de développement. »
Le second accord porte sur la coordination des efforts entre les deux pays pour mieux lutter contre la migration irrégulière, en particulier les départs clandestins vers l’Europe.
