Au Soudan, un convoi humanitaire a été la cible d’une attaque meurtrière près de la ville d’El Fasher, dans le Nord-Darfour, dans la soirée du 2 juin. L’attaque a coûté la vie à au moins cinq personnes. Le convoi, composé d’une quinzaine de camions transportant de l’aide alimentaire et médicale pour le Programme alimentaire mondial et l’Unicef, avait quitté Port-Soudan et était en attente à Al Koma, à 80 kilomètres de sa destination, lorsqu’il a été bombardé.
Les premiers bilans font état de plusieurs blessés, ainsi que de camions détruits avec leur cargaison. L’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide se rejettent la responsabilité de cette attaque : les paramilitaires accusent l’armée d’avoir visé délibérément le convoi, tandis que l’armée affirme que l’attaque a été menée par drone par les Forces de soutien rapide.
Selon l’Unicef, les véhicules étaient clairement identifiés comme faisant partie d’une opération humanitaire. L’organisation a dénoncé une violation grave du droit humanitaire international. Le secrétaire général des Nations unies a réclamé une enquête urgente pour déterminer les responsables, tout en précisant qu’aucune partie n’avait pu être formellement identifiée à ce stade.
La ville d’El Fasher, dernière capitale régionale du Darfour encore contrôlée par l’armée, est sous siège depuis plusieurs mois. Les forces paramilitaires tentent d’en prendre le contrôle, aggravant une situation humanitaire déjà dramatique. Des dizaines de milliers de civils sont pris au piège, sans accès régulier à la nourriture, aux soins ou à l’eau potable. La situation est d’autant plus critique que la ville accueille également des milliers de déplacés, ayant fui l’attaque meurtrière du camp de Zam Zam survenue il y a un mois et demi.
