Depuis son retour à la tête des États-Unis, Donald Trump multiplie les attaques contre l’Afrique du Sud, désormais désignée comme l’une de ses cibles favorites. Le président américain accuse Pretoria de maltraiter sa minorité blanche, allant jusqu’à proposer l’accueil de ces populations aux États-Unis en tant que réfugiés. Des critiques appuyées par Elon Musk, entrepreneur d’origine sud-africaine, frustré par l’incapacité à implanter sa société Starlink dans le pays.
Les cent premiers jours de ce second mandat présidentiel n’ont pas été de tout repos pour Pretoria, confrontée à une série d’initiatives hostiles. Le point culminant des tensions a été atteint récemment, lorsque l’ambassadeur sud-africain à Washington a été déclaré persona non grata, après avoir dénoncé ce qu’il qualifiait de dérives idéologiques dans la politique américaine. Mais la discorde ne date pas d’hier. Déjà durant son premier mandat, Donald Trump avait vivement critiqué les réformes agraires menées par l’Afrique du Sud, y voyant une prétendue « confiscation de terres » au détriment des fermiers blancs – une affirmation contestée par Pretoria.
Sanctions, aides suspendues et diplomatie en berne
Peu après sa réinvestiture, Donald Trump a relancé le sujet via ses canaux de communication, avant d’annoncer la suspension de l’aide américaine à l’Afrique du Sud. En réaction, le secrétaire d’État Marco Rubio a annulé sa participation à une réunion préparatoire du G20 prévue à Johannesburg. Dans le même élan, Washington a imposé une taxe douanière de 30 % sur plusieurs produits sud-africains, une mesure depuis gelée.
À ces différends s’ajoute un désaccord profond sur les questions internationales. Pretoria s’est en effet illustrée ces derniers mois par son engagement en faveur de la cause palestinienne, notamment à travers une plainte déposée contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ). Une position qui contraste avec le soutien inconditionnel de l’administration Trump au gouvernement de Benyamin Netanyahu.
Malgré cette période de turbulences, un dialogue reste possible. Le président Cyril Ramaphosa s’est récemment entretenu au téléphone avec Donald Trump, et une rencontre en personne entre les deux dirigeants serait envisagée dans les prochaines semaines.