À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle prévu pour le samedi 12 avril, les candidats encore en lice n’ont plus que quatre jours pour convaincre les électeurs indécis. Cette campagne électorale contraste fortement avec celles de 2009, 2016 et 2023, autrefois marquées par une opposition mobilisée contre le président sortant Ali Bongo. Cette fois, le contexte est tout autre : le chef de la transition bénéficie d’un large soutien au sein du paysage politique, réduisant considérablement la tension électorale habituelle.
Dans la capitale Libreville, le climat est plutôt calme. Les affiches du général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, dominent l’espace public. Son slogan, « C’est enfin notre essor vers la félicité », s’impose comme l’unique message visible dans les rues. Visuellement, la campagne prend des allures de plébiscite.
Dans les quartiers, nombreux sont ceux qui notent un déséquilibre dans l’exposition médiatique des différents candidats. « On a l’impression que tout le monde soutient le CTRI », commente un habitant de Libreville, en référence au Comité pour la transition et la restauration des institutions, au pouvoir depuis août 2023. « Mais pour porter un projet, il ne suffit pas d’apparaître à la télévision. Il faut aussi aller à la rencontre des gens dans les quartiers, dans les provinces… et cela nécessite des moyens que tous n’ont pas », ajoute-t-il.
En province, la campagne connaît quelques pics d’activité, notamment au rythme des déplacements du candidat Oligui Nguema. Ses concurrents, quant à eux, doivent composer avec des ressources limitées. Leur présence se manifeste principalement sur les réseaux sociaux, faute de pouvoir organiser de grandes mobilisations sur le terrain. Hormis quelques rencontres locales dans leurs fiefs respectifs, leur visibilité reste marginale à l’échelle nationale.