Le paysage politique nigérien a été profondément transformé avec la dissolution de tous les partis politiques, sur décision du général Abdourahamane Tiani. L’annonce a été faite le 26 mars, lors de la cérémonie officielle consacrant son investiture à la tête du pays pour une période de cinq ans, ajustable en fonction des circonstances. Cette mesure découle des recommandations issues des assises nationales organisées le mois précédent.
Depuis cette décision, les principaux partis restent silencieux, dans un contexte où l’espace civique s’est considérablement restreint. Plus de trente ans après l’introduction du multipartisme, le Niger comptait 172 formations politiques, suspendues depuis le coup d’État de 2023 et exclues des assises nationales. Cette dissolution marque un tournant majeur dans la vie politique du pays.
Certains observateurs estiment que cette décision vise à rationaliser une scène politique jugée excessive. Un membre du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) évoque une volonté de remettre de l’ordre dans un paysage marqué par la prolifération de partis souvent considérés comme des coquilles vides. Un analyste ajoute que la population nigérienne nourrissait une forte désillusion vis-à-vis de ces formations, bien que leur disparition ne suffise pas à résoudre les enjeux politiques du pays.
D’autres voix s’inquiètent des conséquences de cette mesure. Un acteur de la société civile redoute l’émergence d’une pensée unique et l’absence d’opposition structurée. De leur côté, plusieurs figures politiques attendent l’autorisation de créer de nouveaux partis, dans l’optique de préparer un retour des civils au pouvoir. Les assises nationales ont cependant préconisé une limitation stricte du nombre de formations autorisées à l’avenir.