La République du Congo se positionne comme un acteur majeur du secteur gazier en Afrique grâce à des réformes ambitieuses et des projets stratégiques. Avec la création prochaine d’une société nationale du gaz, le lancement d’un nouveau code du gaz et l’élaboration d’un plan directeur, le pays entend attirer des investissements significatifs pour dynamiser son industrie gazière.
Un potentiel gazier prometteur
Le Congo dispose d’un volume de gaz naturel estimé à 10 trillions de pieds cubes, concentré dans des champs offshore tels que Litchendjili, Néné, Minsala et Nkala, sous la licence Marine XII. Pour exploiter pleinement ces ressources, un cadre réglementaire attractif est en cours d’élaboration afin de séduire les investisseurs et favoriser les partenariats stratégiques.
Des experts en hydrocarbures en quête de solutions
Lors du premier Congo Energy & Investment Forum (CEIF), tenu le 26 mars 2025 à Brazzaville, un panel d’experts en hydrocarbures et en droit s’est réuni sous le thème « Revitaliser le secteur des hydrocarbures en débloquant les investissements ». Ils ont discuté des politiques et tendances émergentes susceptibles de stimuler la croissance du secteur gazier.
Yves Ollivier, directeur général du cabinet juridique CLG Congo, a déclaré : « Le gouvernement envisage de créer une société nationale de gaz afin d’encourager les investissements privés et de mettre en place des partenariats public-privé. Ce sera l’équivalent de la SNPC [Société nationale des pétroles du Congo] pour le gaz. »
Un cadre réglementaire modernisé
Le futur code du gaz vise à établir un environnement juridique et fiscal incitatif pour les acteurs de l’exploration et de la production. Parmi les développements majeurs figure le projet Congo LNG, initié par la major énergétique Eni, qui représente la première initiative de liquéfaction du gaz naturel dans le pays.
« Nous sommes dans un environnement où les conditions sont réunies pour un retour sur investissement attractif, » affirme Yannick Mouamba, directeur national de SLB pour le Congo, le Gabon et Sao Tomé-et-Principe. « Le pays est aujourd’hui un espace idéal pour exploiter la technologie et maximiser les opportunités. »
Un plan directeur pour structurer l’avenir
Le plan directeur du gaz, lancé cette année, vise à définir une feuille de route stratégique pour les infrastructures et la gestion des ressources. Cette initiative devrait renforcer la confiance des investisseurs et garantir une croissance durable du secteur.
René Awambeng, fondateur et associé gérant de Premier Invest, souligne : « Lorsque les investisseurs veulent placer leur argent, ils recherchent des rendements durables. Pour que le Congo attire les capitaux, il est essentiel de créer un environnement propice. »
Une ambition qui s’étend au pétrole
Parallèlement à ces réformes gazières, la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) vise à augmenter la production pétrolière à 500 000 barils par jour d’ici 2027. Un nouveau cycle d’octroi de licences sera lancé cette année, couvrant à la fois les champs onshore et offshore.
Jevon Hilder, directeur du développement commercial chez TGS, explique : « Dans des zones géologiques complexes comme l’onshore congolais, nous optimisons les coûts et améliorons la précision des données pour réduire les risques. »
De son côté, Anastasia Deulina, directrice financière d’Afentra, ajoute : « L’objectif de 500 000 bpj est ambitieux et nous souhaitons être partie prenante de cette dynamique. Le gouvernement offre un soutien crucial à cette transformation. »
Un rendez-vous clé pour les investisseurs
Le Congo Energy & Investment Forum (CEIF), organisé sous le haut patronage du Président Denis Sassou Nguesso et avec le soutien du Ministère des Hydrocarbures ainsi que de la Société nationale des pétroles du Congo, se tiendra du 24 au 26 mars 2025 à Brazzaville. Cet événement réunira des investisseurs internationaux et des acteurs locaux pour explorer les opportunités énergétiques et infrastructurelles du pays.
Avec ces réformes et projets d’envergure, la République du Congo entend bien s’imposer comme un hub énergétique stratégique en Afrique centrale.
