L’affaire qui secoue actuellement le monde littéraire français met en lumière une problématique profonde : celle des rapports de force entre un auteur célèbre et une auteure issue de la diversité. Ce scandale révèle les mécanismes de domination encore présents dans l’industrie culturelle.
Guillaume Musso, figure masculine dominante de l’édition française, est un auteur à succès dont les œuvres se vendent par millions. Face à lui se trouve Diana Katalayi Ilunga, juriste et auteure franco-congolaise, qui incarne une nouvelle génération d’écrivaines issues de la diversité. L’histoire commence en 2021 lorsque Diana Katalayi Ilunga publie sa collection de livres jeunesse Les Supers Ilunga et rédige en parallèle son premier thriller-romance. Le 20 avril 2022, elle soumet son manuscrit à trois maisons d’édition, dont Calmann-Lévy. Moins d’un mois plus tard, elle publie son roman Et tu ne le sais pas en autoédition sur Amazon et à la FNAC.
En 2023, pour la première fois en vingt ans, Guillaume Musso ne publie aucun ouvrage. Le 5 mars 2024, son roman Quelqu’un d’autre paraît chez Calmann-Lévy. Les similitudes entre les deux œuvres sont troublantes : l’intrigue tourne autour de deux femmes, l’épouse et la maîtresse, qui s’unissent avant de s’opposer. Un accident, qu’il s’agisse d’un cheval pour Diana Katalayi Ilunga ou d’une voiture pour Musso, déclenche un twist final. Les protagonistes subissent des troubles neurologiques, liés à un implant dans un cas et à une tumeur dans l’autre. L’héroïne est soupçonnée du meurtre de son conjoint dans Et tu ne le sais pas, tandis que dans Quelqu’un d’autre, c’est le conjoint qui est accusé de la mort de l’héroïne. Un médecin personnel, ami du personnage principal, joue un rôle clé dans la révélation du mystère, et le psychiatre apporte la révélation finale.
Selon Maître Jim Gabriel-Michel, avocat spécialisé en propriété intellectuelle, « les trop nombreuses ressemblances sans autorisation constituent le délit de contrefaçon, en vertu de l’article 335-3 du Code de la propriété intellectuelle ». Ce scandale illustre l’intersection des privilèges dans le monde culturel : genre, origine et statut social. Comment un auteur établi peut-il s’approprier impunément le travail créatif d’une jeune femme issue de la diversité ?
Alors que Guillaume Musso bénéficie du soutien de son puissant appareil éditorial, Calmann-Lévy garde le silence, alimentant les soupçons de complicité institutionnelle.
Sur les réseaux sociaux, les hashtags #justicepourdiana, #mussomenteur et #mussomusèlesfemmes se multiplient. Les associations féministes et culturelles se mobilisent pour dénoncer cette injustice.
Une auteure témoigne : « Ce n’est pas simplement une question de plagiat. C’est l’histoire de toutes ces voix féminines issues de la diversité qui se heurtent à un plafond de verre, pendant que d’autres s’approprient notre créativité. »
Cette affaire pourrait marquer un tournant dans l’histoire de l’édition française. Elle soulève la question cruciale de la place réservée aux créatrices issues de la diversité et de leur protection face aux mécanismes d’appropriation culturelle.