En République démocratique du Congo (RDC), la commission des finances de l’Assemblée nationale passe au crible les ressources allouées à l’effort de guerre. Dans un contexte de tensions sécuritaires accrues, elle mène une série d’auditions des membres du gouvernement afin de s’assurer que les secteurs de la défense et de la sécurité disposent des moyens nécessaires. Après l’audition du vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, d’autres hauts responsables gouvernementaux doivent être entendus cette semaine.
Une hausse exponentielle des dépenses sécuritaires
L’initiative parlementaire intervient alors que les dépenses militaires et humanitaires ont connu une progression fulgurante, passant de 3 % du budget national en 2021 à 22 % en 2023. Le programme quinquennal du gouvernement, présenté en 2024, prévoit une enveloppe de plus de 18 milliards de dollars dédiée à la défense et à la sécurité, soit 20 % du budget global.
Des moyens à la hauteur des ambitions ?
Malgré cet effort budgétaire considérable, l’efficacité de l’armée congolaise face à la menace que représente le mouvement politico-militaire AFC/M23 – soutenu par le Rwanda – suscite toujours des interrogations. Le Parlement veut obtenir des réponses claires : quel montant exact le gouvernement doit-il mobiliser pour garantir une riposte efficace ? Quels objectifs prioritaires doivent être atteints ? Comment assurer une gestion rigoureuse et transparente des fonds alloués ?
Depuis janvier 2025, le gouvernement s’est déjà penché sur ces questions, adoptant un rapport détaillant les modalités d’augmentation des soldes et primes des militaires et policiers.
Un renforcement des revenus des forces de défense
Parmi les mesures décidées, le salaire des militaires doit être doublé et une prime spéciale de combat a été instaurée avec effet immédiat. Pour assurer le suivi de ces engagements, la commission Économique et financière de l’Assemblée nationale poursuivra ses auditions cette semaine. Les ministres de l’Intérieur et de la Sécurité, du Budget ainsi que la gouverneure de la Banque centrale seront appelés à s’exprimer sur l’exécution et la soutenabilité de ces engagements budgétaires.
Dans un contexte où la stabilité du pays est en jeu, ces travaux parlementaires s’annoncent déterminants pour assurer un financement efficace et durable de la politique sécuritaire nationale.