Les tensions s’intensifient au Soudan du Sud après la lourde défaite de l’armée gouvernementale dans la ville de Nasir, tombée aux mains de la White Army, une milice Nuer proche de l’opposition. Le commandant des forces loyalistes, encerclé par les combattants rebelles, restait bloqué sur place jeudi soir, malgré une première évacuation de soldats réalisée par l’ONU.
Dans la capitale Juba, plusieurs figures de l’opposition ont été arrêtées jeudi. Parmi elles, le ministre de la Consolidation de la paix, Stephen Par Kuol, interpellé à son bureau par le service de sécurité nationale. Cette arrestation survient après celles du ministre du Pétrole, Puot Kang Chol, ainsi que du chef d’état-major et de deux généraux issus de l’armée d’opposition. Le parti du vice-président Riek Machar dénonce des « arrestations arbitraires et illégales », accusant le gouvernement de Salva Kiir de museler l’opposition.
Face à l’escalade, le président kényan William Ruto a déclaré jeudi 6 mars avoir exhorté Salva Kiir et Riek Machar à renouer le dialogue pour préserver la stabilité du pays. Il a également signalé que des consultations régionales étaient en cours pour tenter d’apaiser la crise.
Une source onusienne s’inquiète de « l’impasse politique actuelle », soulignant la préoccupation croissante des partenaires internationaux face à ces arrestations. La communauté régionale appelle les signataires de l’accord de paix à faire preuve d’un engagement concret en faveur d’une paix durable.
Dans la soirée, un renforcement sécuritaire a été observé autour de la résidence de Riek Machar, laissant présager de nouvelles tensions dans les heures à venir.