Le général Brice Clotaire Oligui Nguema a annoncé, ce lundi 3 mars, sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 12 avril 2025. Se présentant comme un « bâtisseur », il affirme avoir libéré le pays et ambitionne désormais de conduire le Gabon vers la prospérité.
À la tête de la transition depuis la chute d’Ali Bongo en 2023, il a officialisé sa décision lors d’un rassemblement sur un vaste chantier de construction d’un complexe de conférences internationales. Face à une foule enthousiaste, il a déclaré : « Pour la part qui me revient, je suis prêt ! Prêt à présider aux destinées de notre pays ! »
Acclamé par ses partisans venus de toute la capitale, il a expliqué avoir répondu aux nombreux appels en faveur de sa candidature après une mûre réflexion. Son annonce a immédiatement suscité des applaudissements et des slogans en sa faveur, témoignant du soutien de ses sympathisants.
Surnommé Josué par ses soutiens, Brice Clotaire Oligui Nguema ne fait cependant plus l’unanimité comme au lendemain du « coup de la libération ». Ses détracteurs lui reprochent d’avoir alourdi la dette du pays et multiplié les projets de construction, dont certains sont aujourd’hui à l’arrêt. En réponse à ces critiques, il a affirmé : « C’est moi qui rembourse les dettes qu’ils nous ont laissées. » Il a également mis en avant ses réalisations après 18 mois de transition : « J’ai construit 1 969 km de routes. J’ai procédé à la distribution de 417 taxis, et 400 autres seront livrés dans les prochains jours, soit une création de 817 emplois. »
Un scrutin contesté par l’opposition
Pour l’opposition, la candidature du général fausse le jeu démocratique. Certains estiment que tout a été conçu dès le départ pour lui assurer la victoire. Un candidat à la présidentielle affirme que l’élection se déroulera à « guichets fermés », dénonçant un processus où le président de la transition serait à la fois acteur et arbitre. Malgré cela, l’opposition espère une surprise lors du scrutin d’avril prochain.
Des règles restrictives pour les autres candidats
Depuis la signature de la charte de transition, le 2 septembre 2023, les observateurs politiques avaient anticipé que Brice Oligui Nguema serait le seul acteur de la transition autorisé à se présenter. En effet, la charte stipule que les autres membres du gouvernement de transition ne sont pas éligibles à l’élection présidentielle.
Le texte fixe également une tranche d’âge pour les candidats, entre 35 et 70 ans, critère repris dans l’article 43 de la loi fondamentale. Cette restriction exclut notamment certaines figures politiques du paysage gabonais. D’autres conditions liées à la nationalité pourraient également limiter le nombre de candidats en lice.
Fin janvier, la dernière barrière à la candidature de Brice Oligui Nguema a été levée. Alors que l’armée avait initialement promis de rendre le pouvoir aux civils, une réforme du Code électoral a ouvert la possibilité aux militaires de se présenter, à condition de démissionner ou de se mettre en disponibilité de leurs fonctions.