Avec le gel de l’aide américaine de l’USAID, la diminution des aides budgétaires et la réévaluation globale de l’aide au développement, comme observé en France, l’Afrique doit diversifier ses sources de financement pour soutenir ses projets et ses PME. Parmi les acteurs engagés, la Banque européenne d’investissement (BEI) joue un rôle essentiel. En 2024, la BEI a investi 89 milliards d’euros, dont 8 milliards destinés aux activités hors de l’Union européenne. Plus de 3 milliards d’euros ont été consacrés à des investissements sur le continent africain, répartis à parts égales entre le secteur privé et le secteur public. Ces fonds servent notamment à financer des banques et des fonds d’investissement.
Des projets stratégiques pour l’Afrique
La BEI oriente ses financements vers des projets ayant un fort impact sur le développement durable et la résilience économique. Environ 60% de ses investissements visent à lutter contre les effets du changement climatique. Cela inclut l’amélioration des réseaux énergétiques, comme l’installation d’éoliennes au Cap-Vert, le raccordement des écoles et des hôpitaux à l’énergie solaire en Gambie, ainsi que le soutien aux chaînes de valeur agricoles en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Un budget stable mais des cofinanceurs moins présents
Dans un contexte de réduction globale de l’aide publique au développement, le maintien des financements est un enjeu crucial. Le principal partenaire financier de la BEI est la Commission européenne, qui fonctionne selon des programmes pluriannuels. L’actuel programme budgétaire, démarré en 2021, se poursuit jusqu’en 2027. Cette stabilité constitue un avantage par rapport à d’autres institutions. Toutefois, la BEI cofinance de nombreux projets avec d’autres organismes qui, lorsqu’ils réduisent leur présence, rendent certains projets plus difficiles à financer. Des discussions sont déjà en cours pour préparer la prochaine enveloppe budgétaire post-2027.