Conséquence des révélations de la Cour des comptes du Sénégal sur l’état des finances publiques, le 13 février dernier, l’agence américaine Moody’s a dégradé la note du Sénégal de B1 à B3, avec des perspectives négatives. Cette dégradation va renchérir les emprunts du pays de la Teranga, déjà en situation budgétaire difficile. Moody’s l’explique clairement dans son communiqué : « La dégradation du Sénégal est due aux nouvelles données de la Cour des comptes révélant une situation budgétaire beaucoup plus fragile. »
Le 13 février 2024, la juridiction financière sénégalaise a révélé qu’en 2023, la dette publique du pays atteignait près de 100% du produit intérieur brut, contre 65,6% initialement annoncé. Le déficit budgétaire s’élevait à 12,3% du PIB, soit deux fois et demi plus que ce que la précédente administration avait communiqué. De plus, une dette bancaire importante a été contractée hors circuit budgétaire.
Depuis, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé des possibles poursuites contre les auteurs de ce qu’il a qualifié de « manquements graves ».
En attendant, la note du pays a été dégradée de deux crans, atteignant un niveau très spéculatif pour la première fois depuis près de vingt ans. Cela signifie que le Sénégal, désormais classé dans les investissements à risque, sera soumis à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés pour emprunter, dans un contexte de ressources publiques déjà réduites et de baisse de l’aide étrangère.