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vendredi, mars 28, 2025

Grand Tortue Ahmeyim : le projet gazier entre le Sénégal et la Mauritanie entre dans une phase décisive en 2025

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Le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, s’apprête à franchir un tournant majeur en 2025. Après plusieurs années de développement, la première production de gaz naturel liquéfié (GNL) est attendue dans les prochains mois, marquant une étape clé pour les deux pays qui aspirent à devenir des acteurs stratégiques du marché énergétique mondial.

Un projet énergétique d’envergure en phase de concrétisation

Développé par BP en partenariat avec Kosmos Energy, le projet GTA est l’une des découvertes gazières les plus importantes d’Afrique de l’Ouest. Il repose sur un gisement offshore estimé à 15 trillions de pieds cubes de gaz, faisant de cette exploitation un pilier majeur pour l’indépendance énergétique et le développement économique du Sénégal et de la Mauritanie.

La phase 1 du projet prévoit une production initiale de 2,5 millions de tonnes de GNL par an, avec un système offshore comprenant une unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) et un terminal de liquéfaction. En février 2025, BP a confirmé que la mise en service était en bonne voie, avec une première cargaison de GNL attendue avant la fin du premier semestre 2025.

Enjeux économiques et perspectives financières

Les gouvernements sénégalais et mauritanien misent sur le projet GTA pour dynamiser leurs économies. Les revenus issus de l’exploitation du gaz devraient générer des milliards de dollars sur les prochaines décennies, permettant de financer des projets d’infrastructures et de renforcer les finances publiques.

Le Sénégal, qui ambitionne de devenir un hub énergétique régional, prévoit d’utiliser une partie de ces ressources pour soutenir son programme d’industrialisation. La Mauritanie, quant à elle, voit dans GTA une opportunité de diversification économique et d’amélioration de son réseau énergétique national.

Défis environnementaux et tensions avec les communautés locales

Cependant, malgré ces promesses économiques, le projet suscite des inquiétudes environnementales et sociales. Les pêcheurs de Saint-Louis, au Sénégal, dénoncent l’impact du projet sur leurs activités, notamment en raison de l’exploitation du récif naturel de Diattara, un écosystème crucial pour la pêche artisanale. Début 2025, une plainte a été déposée devant l’OCDE contre BP pour absence de mesures compensatoires adéquates.

Des organisations environnementales alertent également sur les risques liés à l’exploitation offshore, notamment les émissions de gaz à effet de serre et les éventuels déversements accidentels pouvant affecter la biodiversité marine.

Vers une exploitation durable et inclusive ?

Face aux critiques, BP et ses partenaires assurent avoir mis en place des stratégies d’atténuation des impacts environnementaux et envisagent des fonds de compensation pour les populations affectées. Des discussions sont en cours avec les autorités locales afin d’intégrer les communautés dans la dynamique économique du projet.

Alors que le projet GTA entre dans une phase de production effective en 2025, les défis restent nombreux. La réussite de ce projet dépendra de sa capacité à concilier croissance économique, transition énergétique et respect des engagements sociaux et environnementaux. Reste à voir si cette exploitation pourra véritablement transformer le Sénégal et la Mauritanie en leaders du marché gazier africain tout en garantissant des bénéfices inclusifs pour leurs populations.

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