Au Nigeria, plusieurs députés plaident pour la libération de Nnamdi Kanu, fondateur du mouvement indépendantiste Peuple indigène du Biafra (IPOB), actif dans les régions du Sud-Est du pays. Accusé de terrorisme, il est emprisonné depuis 2021, mais son procès subit de nombreux reports en raison de changements fréquents de magistrats.
Cette semaine, un comité parlementaire nouvellement constitué a affirmé que sa libération est essentielle pour restaurer la stabilité dans la région. « Le maintien en détention de Nnamdi Kanu exacerbe les tensions et alimente un climat d’hostilité dans le Sud-Est », a déclaré le président du comité chargé du développement régional. Il a ainsi exhorté le président Bola Tinubu à ordonner sa libération, la considérant comme une étape cruciale vers un retour au calme et au développement.
Arrêté en juin 2021, Nnamdi Kanu est actuellement détenu par le service de renseignements (DSS) à Abuja.
En parallèle, Simon Ekpa, à la tête d’une faction dissidente du mouvement indépendantiste, a été interpellé en Finlande en novembre dernier, où il réside et reste incarcéré. Très actif sur les réseaux sociaux, il est soupçonné d’incitation à la violence et d’appels au boycott des dernières élections générales au Nigeria. Une enquête est en cours pour déterminer les charges retenues contre lui.
Depuis trois ans, des actions de protestation, notamment des opérations « ville morte » chaque lundi, paralysent régulièrement les régions du Sud-Est. Ceux qui ne respectent pas ces consignes s’exposent à des représailles. Cette situation s’accompagne d’une recrudescence d’attaques et d’enlèvements non revendiqués.
Le gouvernement fédéral impute ces violences à l’IPOB, interdit au Nigeria depuis 2017, et maintient que le mouvement représente une menace pour la sécurité nationale. De son côté, l’IPOB accuse les forces de sécurité de persécuter la population igbo par des actes d’intimidation et d’extorsion.