11.6 C
Paris
vendredi, mars 28, 2025

Romuald Wadagni renonce à la présidence de la BAD : une décision stratégique

À lire ou à écouter

Aïssatou Faye-Johnson
Aïssatou Faye-Johnson
Correspondante au Sénégal

Il avait le profil et les compétences pour briguer le poste, mais Romuald Wadagni, ministre béninois de l’Économie et des Finances, ne présentera pas sa candidature à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Une décision qui marque un tournant dans les préparatifs pour la succession du Nigérian Akinwumi Adesina.

Alors que la date limite de dépôt des candidatures expire le 31 janvier à 17h (heure d’Abidjan), Wadagni a choisi de ne pas rejoindre la course. Contrairement à d’autres figures du continent comme la Sud-Africaine Swazi Tshabalala, le Sénégalais Amadou Hott, le Mauritanien Sidi Ould Tah, le Tchadien Mahamat Abbas Tolli ou encore le Zambien Samuel Munzele Maimbo, le ministre béninois a fait le choix de rester en retrait.

Un bilan économique remarquable

Fin juillet 2024, Romuald Wadagni affichait pourtant sa confiance, estimant avoir « de très bonnes chances de l’emporter ». Son parcours et ses réalisations parlaient en sa faveur. Depuis huit ans, sous la présidence de Patrice Talon, il a contribué à maintenir un taux de croissance moyen supérieur à 5 %, malgré les crises successives, notamment la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine.

Le Bénin s’est distingué par ses performances sur le marché financier international, devenant l’un des rares pays d’Afrique subsaharienne à réussir son retour sur le marché obligataire après la crise sanitaire. En janvier 2024, le pays a également levé avec succès un milliard de dollars sur les marchés, confirmant sa solidité économique.

Les raisons d’un renoncement

Avec l’annonce de Patrice Talon de ne pas briguer un nouveau mandat en 2026, l’avenir politique de Wadagni au sein du gouvernement semble s’inscrire dans une perspective de transition. Pourtant, son absence de candidature à la BAD suscite des interrogations.

« Il aurait été un excellent candidat d’un point de vue technique, mais il occupe une place centrale dans le dispositif de gouvernance de Talon. Il était difficile de l’imaginer quitter le navire « , commente un observateur de la politique béninoise.

Par ailleurs, aucune manifestation officielle de soutien à ses ambitions n’avait été exprimée par la présidence béninoise. De plus, l’Afrique de l’Ouest compte déjà plusieurs candidatures, avec notamment celles d’Amadou Hott et de Sidi Ould Tah, divisant ainsi le soutien régional.

Ainsi, en renonçant à cette course, Romuald Wadagni semble avoir fait un choix stratégique, privilégiant son engagement au Bénin dans une période charnière pour son pays.

- Events -spot_img

Plus d'articles

- Evénements -spot_img

Dernières actualités