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vendredi, mars 28, 2025

Goma sous tension : tirs et combats s’intensifient dans la capitale du Nord-Kivu

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Des tirs nourris ont retenti jusqu’au centre-ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, actuellement sous la menace du groupe armé M23 et de forces étrangères. La situation s’est aggravée ces derniers jours, suscitant de vives inquiétudes tant au niveau national qu’international. Dimanche, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dénoncé l’implication d’acteurs extérieurs dans ce conflit qui perdure dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Une rencontre entre les présidents de la RDC et du Rwanda est envisagée sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) pour tenter de trouver une issue diplomatique.

Intensification des affrontements et réaction de la communauté internationale

D’après les Nations unies, le M23 bénéficie du soutien de milliers de combattants étrangers qui affrontent l’armée congolaise depuis plusieurs années. L’offensive récente a renforcé l’encerclement de Goma, plongeant ses habitants dans une situation de plus en plus critique. Suite à une réunion d’urgence, le Conseil de sécurité de l’ONU a fermement condamné la violation de la souveraineté territoriale de la RDC et appelé à une cessation immédiate des hostilités.

Goma, une ville en état de siège

Goma, qui abrite près d’un million d’habitants ainsi qu’un nombre important de déplacés internes, fait face à une crise humanitaire exacerbée par l’intensification des combats. Des coups de feu ont été signalés dans plusieurs quartiers de la ville, alimentant la panique parmi la population. Par ailleurs, des sources locales font état d’une évasion massive à la prison centrale de Goma, accentuant le climat de tension.

L’accès aux services de base tels que l’eau et l’électricité est devenu très limité, contraignant les résidents à s’adapter à des conditions de vie précaires. Dimanche, les combats se sont rapprochés des infrastructures stratégiques de la ville, rendant toute évacuation ou intervention humanitaire particulièrement difficile.

Mobilisation régionale : un sommet en préparation

Face à cette crise, le président kényan William Ruto a annoncé la tenue d’un sommet extraordinaire de l’EAC dans les prochaines 48 heures. Ce sommet réunira notamment les présidents Félix Tshisekedi de la RDC et Paul Kagame du Rwanda, dans une tentative de médiation et de désescalade du conflit.

Un exode massif vers les pays voisins

L’intensification des combats pousse de nombreux habitants de Goma à fuir vers les pays voisins, notamment le Rwanda. La frontière entre Goma et la ville rwandaise de Gisenyi a vu un afflux important de réfugiés ces dernières heures. Des témoins décrivent une ville vidée de ses habitants, plongée dans l’obscurité et la peur.

« Nous avons dû tout laisser derrière nous, nous ne savons pas combien de temps nous resterons ici, » témoigne un déplacé. Beaucoup espèrent un retour rapide à la normalité, mais l’incertitude règne quant à l’évolution de la situation sur le terrain.

L’ampleur des déplacements de populations inquiète les organisations humanitaires, qui peinent à répondre aux besoins urgents des réfugiés. Plusieurs familles cherchent refuge dans les provinces voisines ou tentent de rejoindre d’autres pays de la région, comme l’Ouganda ou le Burundi.

Appel à une solution durable

Alors que la situation demeure tendue, les populations locales et les autorités congolaises appellent à un règlement pacifique du conflit et à un engagement renforcé de la communauté internationale pour restaurer la paix dans l’Est du pays. La nécessité d’une solution durable pour mettre fin aux violences devient plus pressante que jamais.

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