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dimanche, février 9, 2025

Mort de Peter Cirimwami : quel impact sur la lutte contre le M23 ?

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Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Cirimwami, a été un acteur essentiel dans la collaboration entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les groupes armés wazalendo dans le conflit qui les oppose au M23 et à leurs soutiens. Sa disparition, confirmée le 24 janvier, suscite de nombreuses interrogations sur la suite des opérations militaires dans cette région stratégique.

Une annonce tardive et des circonstances floues

Le silence prolongé autour de son décès illustre les tensions qui prévalent actuellement en RDC, notamment à Goma, où la menace du M23 reste omniprésente. Le porte-parole de l’armée congolaise, le général Sylvain Ekenge, a confirmé en fin de journée du 24 janvier que Peter Cirimwami avait été blessé puis évacué. « Tout a été mis en œuvre pour qu’il soit transféré à Kinshasa et acheminé à l’étranger pour des soins, mais il a succombé à ses blessures », a-t-il précisé.

Des obsèques nationales prévues

Selon le général Ekenge, Peter Cirimwami est « tombé l’arme à la main, au champ d’honneur ». Des funérailles nationales seront organisées à Kinshasa en hommage à cet officier supérieur qui avait pris la tête de la province sous état de siège depuis 2021.

Un stratège au cœur de la lutte contre le M23

Nommé gouverneur militaire en septembre 2023, Peter Cirimwami avait succédé à un prédécesseur affaibli par des controverses de gestion. Il était reconnu pour son expérience du terrain, ayant servi dans le Nord-Kivu où il menait des opérations contre les rebelles. Son rôle crucial dans la coordination des FARDC avec les groupes armés locaux, les wazalendo, en faisait un acteur incontournable de la stratégie de défense congolaise.

En septembre 2023, il avait réuni plusieurs chefs de groupes armés pour élaborer une stratégie commune de lutte contre le M23. Ces efforts avaient conduit à une contre-offensive contre les rebelles, bien que ces derniers aient réussi à reprendre du terrain avec le soutien du Rwanda.

Un acteur contesté

Malgré son rôle central, Peter Cirimwami avait été au cœur de polémiques en raison de ses liens supposés avec certains groupes armés, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), pointant du doigt son implication dans des actions controversées. Des accusations de collusion avaient été formulées à son encontre, notamment lors d’opérations militaires qui avaient échoué à neutraliser certaines factions rebelles.

Quelles conséquences pour la stratégie militaire congolaise ?

Le décès du général-major Peter Cirimwami survient alors que les combats se concentrent autour de Saké et de Kibumba, points stratégiques pour la défense de Goma. Les forces congolaises, soutenues par la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), poursuivent leurs efforts pour contenir l’avance du M23.

Le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole militaire, a tenu à rassurer la population en affirmant que des instructions fermes ont été données afin de « traquer l’ennemi jusqu’à son dernier retranchement ».

Un avenir incertain

Avec la disparition de Peter Cirimwami, la stratégie militaire congolaise risque d’être perturbée, tant dans la coordination avec les wazalendo que dans la lutte contre le M23. Le gouvernement devra rapidement désigner un remplaçant capable d’assurer la continuité des opérations en cours et de maintenir la cohésion des forces engagées sur le terrain.

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