Après des jours de blocage au port de Douala, au Cameroun, les opérations de déchargement du gazole russe destiné à la République centrafricaine ont débuté. Ce carburant, présenté comme un « don » de la Russie, devrait être acheminé vers Bangui dans les prochains jours, marquant une avancée dans l’approvisionnement énergétique du pays.
Un blocage levé
Les 30 000 tonnes de gazole promises par Moscou étaient jusqu’alors immobilisées au port de Douala. Cette situation préoccupait les autorités centrafricaines, qui avaient exprimé leur frustration face à des démarches administratives jugées complexes. Finalement, un accord a été trouvé, permettant le début des opérations de déchargement mercredi 22 janvier.
Selon Nchechuma Banla, directeur des ressources humaines du port autonome de Douala, les équipes sont à pied d’œuvre pour assurer le transfert du carburant. « Une fois le déchargement terminé, le transport sera effectué par la route par la société Neptune Oil, désignée par le gouvernement centrafricain », a-t-il précisé. Les premiers convois devraient quitter Douala d’ici la fin de la semaine.
Un don stratégique
Le gazole, présenté par Moscou comme un « don », représente plus de 36 millions de litres. Si cette quantité reste modeste à l’échelle des échanges internationaux, elle constitue une ressource considérable pour la Centrafrique, qui a importé 28 millions de litres en 2023. Ce carburant devrait permettre de répondre aux besoins croissants du pays, tout en renforçant les liens entre Bangui et Moscou.
Le navire transportant cette cargaison aurait quitté la Russie avant que ce « don » ne soit officiellement annoncé lors de la visite récente du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra à Moscou. Ce geste s’inscrit dans une coopération énergétique renforcée entre les deux pays.
Enjeux géopolitiques
La livraison de ce gazole intervient dans un contexte international marqué par des sanctions occidentales contre la Russie. Cependant, les autorités centrafricaines insistent sur la nature de ce transfert, qualifié de « don » et non d’achat, afin d’éviter tout risque d’entrave juridique.
Pour Bangui, cette opération représente une opportunité d’améliorer son approvisionnement énergétique tout en consolidant son partenariat stratégique avec Moscou. Le transport par route vers la capitale centrafricaine s’annonce comme la dernière étape d’un processus complexe, mais porteur d’espoir pour l’économie et la population du pays.