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jeudi, mai 15, 2025

Gabon : Enquête sur des soupçons de corruption dans un contrat de fourniture d’électricité avec une société turque

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Blandi Kourissa
Blandi Kourissahttp://www.54etats.com
Correspondant en République du Congo Spécialiste en énergie, économie et finance Journaliste expérimenté, reconnu pour sa capacité à analyser et à décrypter les enjeux énergétiques, économiques et financiers en Afrique centrale. Doté d’une expertise approfondie dans le suivi des grandes tendances du secteur énergétique, il éclaire les problématiques liées à la transition énergétique, au développement des infrastructures, et aux dynamiques économiques sous-régionales. Sa compréhension des rouages économiques et financiers lui permet de fournir des analyses claires et des perspectives stratégiques, à la croisée de l’actualité locale et des enjeux globaux.

Au Gabon, la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite s’intéresse de près à un contrat de fourniture d’électricité conclu avec la société turque Karpowership. Deux ministres en fonction sont dans son collimateur : Mays Mouissi, ancien ministre de l’Économie et actuel ministre de l’Environnement, ainsi que Charles Mba, ministre du Budget. Des soupçons de pots-de-vin ou de rétro-commissions pèsent sur la signature de cet accord.

Ce lundi, la commission auditionne Mays Mouissi dans le cadre de cette affaire. Toutefois, les deux ministres ne sont pas les seuls visés. La commission a adressé une lettre au Procureur de la République pour entendre d’autres responsables, notamment des dirigeants de la Société des patrimoines, qui supervise les infrastructures énergétiques du pays, le patron du Fonds gabonais des investissements stratégiques, ainsi que des représentants de la Société d’énergie et d’eau du Gabon et de la mairie de Libreville.

L’enquête cherche à faire toute la lumière sur les clauses du contrat signé avec Karpowership, suspendu fin novembre. Ce contrat avait été mis en place pour répondre à la crise de délestages qui frappe Libreville depuis l’année dernière. La société turque avait alors acheminé deux bateaux-usines destinés à pallier le déficit énergétique.

Cependant, le coût de cette solution temporaire s’est révélé exorbitant : 12 milliards de FCFA par mois, auxquels s’ajoutent les frais de carburant à la charge de l’État gabonais pour assurer la production d’électricité. Cette situation a suscité de vives critiques de la société civile, qui dénonce un accord jugé désavantageux pour le pays.

Face aux pressions de l’opinion publique et aux exigences de transparence, le gouvernement gabonais entend examiner minutieusement les termes de ce contrat afin d’élucider les zones d’ombre et éventuellement prendre les mesures qui s’imposent.

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