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jeudi, mai 15, 2025

Réactions virulentes du Sénégal et du Tchad aux déclarations d’Emmanuel Macron sur les accords militaires

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Les propos d’Emmanuel Macron, évoquant une prétendue « ingratitude » de dirigeants africains et affirmant que certains ne seraient plus à la tête de pays souverains sans l’intervention militaire française, ont suscité de vives réactions au Sénégal et au Tchad.

Lors de la conférence des ambassadeurs organisée à Paris, le président français a déclaré que le retrait des troupes françaises de certains pays d’Afrique avait fait l’objet de négociations. Une affirmation démentie par Ousmane Sonko, Premier ministre sénégalais, qui a rappelé que la décision d’écarter la présence militaire française était une initiative souveraine de son pays.

Le Sénégal conteste les propos d’Emmanuel Macron

Ousmane Sonko a qualifié les déclarations du président français de « totalement erronées ». Sur le réseau social X, il a insisté sur le fait qu’aucune discussion ou négociation n’avait eu lieu concernant le retrait annoncé des bases françaises. Cette décision, selon lui, découle exclusivement de la volonté d’un Sénégal libre et souverain.

En réponse à l’idée que l’armée française aurait été déterminante pour la souveraineté de certains pays africains, Sonko a été cinglant : « La France n’a ni la capacité ni la légitimité pour garantir à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté. Bien au contraire, elle a souvent contribué à la déstabilisation de certains États, comme la Libye, avec des conséquences désastreuses pour la région. »

Le Tchad dénonce une attitude « méprisante »

Du côté du Tchad, le ministre des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, a exprimé une indignation similaire. Dans un communiqué officiel, il a dénoncé une « attitude méprisante » envers l’Afrique et ses peuples. Le ministre a rappelé les sacrifices immenses consentis par les Africains, notamment lors des deux guerres mondiales, sacrifices qu’il estime sous-évalués.

Koulamallah a également critiqué le bilan de la présence française au Tchad, affirmant que celle-ci avait davantage servi des intérêts stratégiques français que le développement durable du pays. Il a exhorté la France à respecter les décisions souveraines des Tchadiens, tout en appelant Emmanuel Macron à se concentrer sur les préoccupations du peuple français.

Un retrait militaire progressif au Tchad

Le ministre tchadien des Infrastructures, Aziz Mahamat Saleh, a également pris la parole pour rappeler que le retrait des forces françaises, entamé fin novembre, se déroule selon un calendrier strict. Après le départ des avions de chasse et la restitution de la base de Faya-Largeau, le retrait des troupes françaises d’Abéché est prévu pour le 11 janvier. La présence militaire française au Tchad prendra fin définitivement le 31 janvier.

Ces déclarations soulignent la montée en puissance d’un discours souverainiste dans plusieurs pays africains, où la présence militaire étrangère, notamment française, est de plus en plus perçue comme une entrave à l’indépendance et au développement.

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