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mercredi, janvier 15, 2025

Mozambique : La victoire contestée de Daniel Chapo confirmée par le Conseil constitutionnel

Un climat tendu autour des élections présidentielles

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Innocent Muyanga Ziba
Innocent Muyanga Ziba
Journaliste anglophone - Malawi

Le Conseil constitutionnel du Mozambique a entériné les résultats des élections présidentielles du 9 octobre, confirmant Daniel Chapo, candidat du Frelimo, comme le vainqueur avec 65,17% des voix. Ce scrutin, marqué par de nombreuses irrégularités, a suscité une vague de protestations à travers le pays, faisant au moins 130 morts selon des observateurs locaux. La majorité des victimes auraient été abattues à balles réelles par les forces de sécurité.

La décision de la plus haute juridiction du pays n’a pas réussi à calmer la contestation populaire. Depuis deux mois, des manifestations éclatent régulièrement, alimentées par les accusations de fraude électorale portées par les opposants. La capitale, Maputo, est le théâtre de barricades, de déploiements policiers massifs et d’affrontements sporadiques.

Des résultats controversés

Le score de Daniel Chapo, initialement annoncé à 71% par la Commission électorale, a été révisé à la baisse par le Conseil constitutionnel. Venâncio Mondlane, principal opposant et candidat de l’alliance d’opposition, a obtenu 24,19% des voix, tandis qu’Ossufo Momade, représentant de la Renamo, a recueilli 6,62%. Ces chiffres, bien que validés officiellement, sont contestés par l’opposition qui dénonce un processus électoral biaisé et entaché d’irrégularités.

Un appel au dialogue ignoré

Dans un discours prononcé peu après l’annonce des résultats, Daniel Chapo a invité ses adversaires à un « dialogue pour surmonter les différends ». Mais cet appel n’a pas trouvé d’écho. Venâncio Mondlane, en clandestinité depuis le scrutin, a qualifié cette victoire d’« illégitime et illégale ». Sur les réseaux sociaux, il a exhorté ses partisans à « continuer le combat » et à rester « unis et déterminés ».

Une instabilité persistante

Le climat de tension est exacerbé par les appels à une mobilisation populaire massive. Venâncio Mondlane avait prédit un « chaos sans précédent » en cas de validation de la victoire du Frelimo. Ces derniers jours, des incidents violents ont éclaté dans plusieurs villes : des barricades ont été dressées, des bâtiments administratifs incendiés et des infrastructures bancaires endommagées. La capitale, elle, ressemblait à une ville morte, sous un contrôle policier étroit.

L’investiture de Daniel Chapo est prévue pour le 15 janvier. Cependant, l’instabilité politique et les profondes divisions qui agitent le Mozambique posent de sérieux défis pour le nouveau président. Alors que le pays peine à se relever des conséquences de cette crise électorale, la route vers la stabilité s’annonce longue et sinueuse.

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