Le projet SWEDD+ (Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique en Afrique Subsaharienne Plus) a été lancé officiellement ce lundi 16 décembre 2024 à Abuja, sous l’impulsion de Damtien L. Tchintchibidja, vice-présidente de la Commission de la CEDEAO. Cet événement symbolise une étape clé dans les efforts conjoints visant à renforcer l’autonomisation des femmes et des filles en Afrique de l’Ouest.
Dans son discours inaugural, Damien L. Tchintchibidja a rappelé que « les femmes et les filles sont l’épine dorsale de nos sociétés. Leur autonomisation est cruciale pour atteindre un développement durable, une croissance économique et un progrès social. »
Un projet d’envergure régionale
Initié en 2015 avec le soutien financier de la Banque mondiale, le projet SWEDD+ bénéficie d’un partenariat stratégique avec l’Union africaine et d’un appui technique de l’UNFPA et de l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS). Aujourd’hui, ce programme englobe 15 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, et le Tchad. À ces pays s’ajoutent de nouveaux membres, parmi lesquels le Sénégal, le Togo et la Gambie, illustrant ainsi la dimension régionale de cette initiative.
L’objectif principal du projet SWEDD+ est d’accélérer la transition démographique tout en renforçant l’autonomisation des femmes et en réduisant les inégalités de genre. À travers ses différentes initiatives, le projet œuvre pour améliorer les compétences des adolescentes et des jeunes femmes, renforcer leurs connaissances en matière de santé reproductive, et encourager leur maintien à l’école. Il s’attaque également aux causes profondes des violences basées sur le genre et cherche à créer des opportunités économiques pour celles-ci.
Des résultats concrets pour des vies transformées
Depuis son lancement, le projet SWEDD a permis de maintenir près d’un million de filles à l’école grâce à des dispositifs tels que des bourses, des repas et des solutions de transport. Parallèlement, il a permis à plus de 150 000 jeunes femmes de bénéficier d’opportunités économiques concrètes, favorisant leur insertion dans le tissu social et professionnel.
Le projet a également mis en place 8 000 espaces sécurisés pour les femmes et les filles, qui accueillent aujourd’hui près de 500 000 participantes. En complément, des initiatives destinées aux hommes, avec la création de 5 000 clubs pour époux et futurs époux, ont touché plus de 85 000 membres, favorisant ainsi une plus grande implication masculine dans les responsabilités familiales et une remise en question des normes de genre traditionnelles.
En matière de santé reproductive, le SWEDD+ a permis à plus d’un million de femmes d’accéder pour la première fois à la planification familiale. Grâce à ses interventions, 76 % des établissements de santé soutenus ne connaissent plus de ruptures de stocks de produits essentiels. Le projet a également contribué à la formation de 14 000 sages-femmes, améliorant ainsi significativement la qualité des services de santé reproductive dans la région.
Une vision pour l’avenir des femmes et des filles
Le lancement du projet SWEDD+ a été accompagné d’une réunion technique d’experts, organisée pour évaluer les progrès réalisés, identifier les défis rencontrés et définir les prochaines étapes. Les discussions ont notamment porté sur les enseignements tirés du projet initial, ainsi que sur les perspectives de mise en œuvre pour les années 2024-2025.
À travers ces actions, le SWEDD+ témoigne d’un engagement fort pour transformer durablement les normes de genre, renforcer les capacités institutionnelles et ouvrir des perspectives concrètes aux femmes et aux filles en Afrique subsaharienne.
