La disparition d’Hervé Patrick Opiangah, homme d’affaires influent et ancien ministre des Mines sous le régime de transition gabonais, continue de susciter de nombreuses interrogations. Une semaine après ses convocations par la police judiciaire, il demeure introuvable, alimentant rumeurs et spéculations.
Une enquête sous tension
Accusé de viol, d’inceste et de violences, notamment à l’encontre de l’une de ses filles, Élisabeth Opiangah, Hervé Patrick Opiangah est recherché depuis les 20 et 21 novembre, dates de ses convocations par la police judiciaire. Alors qu’il aurait déposé une plainte pour complot le même jour au parquet de Libreville, l’homme d’affaires reste invisible. Ses avocats, Mes Gisèle Eyue Bekale, Jean-Paul Moumbembe et Célestin Mba Ondo, assurent n’avoir plus eu de contact avec lui depuis le 20 novembre.
Les accusations à son encontre auraient été portées par un oncle d’Hervé Patrick Opiangah. Sa fille, Élisabeth, qui a travaillé de nombreuses années à ses côtés au sein du holding HPO, a également été placée en garde à vue du 20 au 25 novembre avant d’être relâchée. Lors de sa libération, la police lui aurait ordonné de quitter le domicile familial.
Perquisitions et saisies
Dans le cadre de cette affaire, les forces de l’ordre ont procédé à des perquisitions aux domiciles et bureaux de l’ex-ministre, ainsi qu’à ceux de son entourage, entre les 20 et 21 novembre. Des coffres contenant de l’argent liquide et des bijoux auraient été saisis. Cependant, aucune nouvelle opération de ce type n’a été signalée depuis.
Des proches sous pression
Plusieurs membres de la famille d’Hervé Patrick Opiangah ont été interrogés, notamment son frère aîné, César, ancien maire de Mounana. Ce dernier aurait déclaré aux enquêteurs avoir conduit Hervé Patrick Opiangah chez une proche résidant à Libreville le 20 novembre. César Opiangah, souffrant de problèmes de santé, a été placé en garde à vue prolongée avant d’être incarcéré pour « entrave à l’action de la justice ».
Un contexte politique trouble
Figure majeure de la transition gabonaise, Hervé Patrick Opiangah semble être tombé en disgrâce auprès de certains membres du pouvoir. Des proches de l’ancien ministre dénoncent un interrogatoire musclé et une stratégie visant à l’écarter politiquement. Déjà fragilisé par des accusations graves, le silence de l’homme d’affaires continue d’alimenter toutes les hypothèses.
Alors que l’enquête suit son cours, ce dossier met en lumière les tensions et enjeux politiques au sein du Gabon post-transition, où justice et pouvoir se croisent parfois de manière explosive.
