Air Sénégal a obtenu le renouvellement de sa certification de sécurité Iata Operational Safety Audit (Iosa) pour une période de deux ans, et ce, malgré un incident survenu en mai 2024, lorsque l’un de ses avions affrétés a subi une sortie de piste. La compagnie nationale sénégalaise, qui avait décroché cette certification pour la première fois en 2023, voit ainsi son label prolongé jusqu’en novembre 2026. Ce renouvellement témoigne d’une conformité rigoureuse aux 1 057 critères d’évaluation répartis dans des domaines clés, tels que la maintenance ou la formation des équipages.
Un incident majeur, mais une certification maintenue
L’incident, survenu dans la nuit du 8 au 9 mai 2024, impliquait un Boeing 737-300 de plus de 30 ans, affrété auprès de la compagnie Transair. L’appareil, utilisé pour un vol entre Dakar et Bamako, a terminé sa course hors piste, causant 11 blessés. Cet événement avait suscité des interrogations sur l’état des avions affrétés par Air Sénégal, le Boeing en question ayant fait l’objet de critiques de la part de passagers quant à son état général.
Malgré cet incident, Air Sénégal a réussi à passer l’audit de renouvellement, preuve de sa capacité à répondre aux exigences de l’Iosa. L’organisme de certification, cependant, ne vérifie pas directement les appareils affrétés, se limitant à contrôler que la compagnie a elle-même audité ses partenaires conformément aux normes internationales.
Une stratégie révisée après l’incident
Depuis cet épisode, Air Sénégal semble avoir ajusté sa politique d’affrètement. Selon des données de suivi des vols, la compagnie n’a plus eu recours à des avions de Transair après le 13 mai 2024. Cette décision marque une prise de conscience des risques associés à l’utilisation d’appareils extérieurs ne répondant pas toujours aux standards de fiabilité attendus.
Un pavillon tourné vers l’international
La certification Iosa, cruciale pour toute compagnie aérienne, permet à Air Sénégal de poursuivre ses ambitions internationales. Elle facilite notamment la signature d’accords de partage de codes avec des compagnies comme Royal Air Maroc ou Air Côte d’Ivoire, bien que la mise en œuvre de ces partenariats reste partielle. Cette reconnaissance ouvre également la voie à une meilleure intégration dans le réseau aérien mondial, indispensable pour un développement durable.
En dépit des défis rencontrés, le pavillon sénégalais montre sa volonté de maintenir des standards élevés et de renforcer la sécurité de ses opérations. L’incident de mai rappelle toutefois l’importance de veiller à la conformité de tous les appareils, y compris ceux affrétés, afin de garantir la confiance des passagers et des partenaires internationaux.