Ce samedi 16 novembre, plus de 850 000 électeurs gabonais ont participé à un référendum décisif portant sur l’adoption d’une nouvelle Constitution, à un peu plus d’un an du renversement de l’ex-président Ali Bongo. Le projet, soutenu par le régime de transition, propose un système centré sur un exécutif fort, avec notamment un mandat présidentiel étendu à sept ans.
Un scrutin sans incidents majeurs
Les bureaux de vote, ouverts dès 7h avec quelques retards signalés, ont fermé à 18h. La journée s’est déroulée sans incidents significatifs. À l’école Martine Oulabou, dans le deuxième arrondissement de Libreville, le dépouillement s’est poursuivi jusqu’en soirée, parfois à la lumière des téléphones portables, faute d’électricité.
De nombreux citoyens ont suivi attentivement le processus, témoignant de l’importance de ce moment. « C’est une journée historique », a déclaré une électrice en situation de handicap. D’autres ont salué la transparence du scrutin, y voyant un signe prometteur pour l’avenir démocratique du Gabon.
Un test électoral pour la transition militaire
Ce référendum représente une étape clé pour les militaires au pouvoir, menés par le général Brice Oligui Nguema, président de la transition. Celui-ci, votant en tenue civile, a qualifié le scrutin d’« avancée énorme pour la transition » et a souligné son bon déroulement.
Le réseau citoyen ROC a déployé 250 observateurs dans 96 des 3000 bureaux de vote à travers le pays, aux côtés de missions internationales de l’Union africaine et de l’Union européenne. Selon les premières observations, le processus a été globalement crédible.
Un contexte politique marqué par des défis
Cependant, l’affluence dans les bureaux de vote a diminué en début d’après-midi, notamment à cause d’une faible communication sur l’importance du référendum et de la désillusion de certains électeurs face à la présence de figures de l’ancien régime parmi les alliés des militaires.
Pour la première fois, le ministère de l’Intérieur a pris en charge l’organisation du scrutin, autrefois confiée à une commission indépendante. Les résultats officiels devraient être annoncés prochainement, tandis que les premières estimations font état d’un taux de participation avoisinant les 70 %.
Ce référendum, premier test démocratique sous l’ère de la transition, pourrait tracer les contours d’un Gabon en quête de stabilité politique et institutionnelle.
