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vendredi, juin 20, 2025

Mali : Le Premier ministre Choguel Maïga critique la gestion de la transition par la junte

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Le Premier ministre malien, Choguel Maïga, s’est exprimé de manière critique sur la gestion de la transition par la junte militaire au pouvoir. Il dénonce son exclusion des décisions majeures, pointe une prolifération des partis politiques pro-junte et alerte sur les risques d’un retour en arrière pour le pays. Des déclarations qui révèlent des tensions croissantes au sommet de l’État, dans un contexte politique et sécuritaire déjà fragile.

Un soutien initial aux forces armées
Casquette de camouflage de l’armée malienne vissée sur la tête, le Premier ministre Choguel Maïga a entamé son discours en exprimant un soutien sans réserve aux militaires engagés sur le front. Il a salué leur dévouement face aux défis sécuritaires majeurs que traverse le Mali.

Des critiques envers la junte au pouvoir
Cependant, après ces marques d’appui, Choguel Maïga a vivement critiqué la gestion de la transition par les membres de la junte, dirigée par le général Assimi Goïta. Pour la première fois publiquement, il a dénoncé son exclusion des discussions sur des sujets cruciaux, tels que la durée de la transition et le calendrier électoral. « Il n’est pas normal qu’un Premier ministre découvre dans les médias des décisions majeures, comme le report des élections, sans qu’aucun débat n’ait eu lieu au sein du gouvernement », a-t-il déclaré avec fermeté.

Une multiplication des partis politiques pro-junte
Dans un autre volet de son intervention, Choguel Maïga a critiqué la prolifération des partis politiques sous la transition. Il a révélé que plus de 100 nouveaux partis pro-junte ont reçu leurs récépissés en moins de deux ans, alors que les assises nationales avaient recommandé une réduction drastique de leur nombre.

Des tensions croissantes au sommet de l’État
Ces déclarations ont suscité des réactions au sein de l’entourage du général Assimi Goïta. Un proche de la junte, sous couvert d’anonymat, a qualifié les propos du Premier ministre d’ »agitation » sans fondement. Pourtant, Choguel Maïga ne s’est pas limité à des critiques, il a également exprimé ses inquiétudes quant à l’avenir de la transition. Selon lui, celle-ci titube, exposée à des « risques de graves remises en cause » qui pourraient compromettre les progrès réalisés et entraîner un retour en arrière pour le pays.

Une transition sous pression
Ces tensions internes interviennent dans un contexte déjà marqué par des défis sécuritaires et des attentes internationales. Alors que le Mali est engagé dans un processus de transition censé déboucher sur des élections inclusives, les dissensions au sommet de l’État ajoutent une pression supplémentaire sur un équilibre politique fragile.

Les prochains mois seront décisifs pour mesurer si ces critiques aboutiront à des ajustements dans la gouvernance ou si elles révéleront des fractures plus profondes au sein du pouvoir de transition.

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