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jeudi, mai 15, 2025

Le gaz naturel au cœur de l’industrialisation : lancement du projet CAPS pour transformer l’Afrique Centrale

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Priscilla Wolmer
Priscilla Wolmerhttp://www.54etats.com
FONDATRICE ET DIRECTRICE DU MÉDIA 54 ÉTATS

Sous le thème « Le gaz naturel, moteur d’industrialisation et de croissance économique », la 4e édition du Central Africa Business & Energy Forum (CABEF) s’est ouverte ce 23 octobre à Libreville. Cet événement rassemble les acteurs clés du secteur énergétique en Afrique centrale autour du projet intégrateur CAPS, visant à développer les infrastructures gazières pour lutter contre la pauvreté énergétique. Nathalie Lum, présidente du CABEF, y voit « un cri de ralliement pour la transformation » vers une Afrique centrale énergétiquement autonome et industrialisée.

Une occasion unique de transformation

Marcel Abéké, ministre gabonais du Pétrole et du Gaz, a rappelé que cette sous-région dispose d’importantes réserves de gaz naturel encore sous-exploitées. « Ces ressources représentent pour notre région une opportunité exceptionnelle de transformation, d’industrialisation et de prospérité », a-t-il souligné, indiquant que, selon l’Agence internationale de l’énergie, le continent pourrait exporter jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an d’ici 2030. Cette perspective promet des revenus substantiels et contribuerait à la diversification des économies africaines. « Nos réserves de gaz ne sont pas de simples ressources », a affirmé Nathalie Lum, rappelant que l’objectif ultime de ce forum est de réduire la pauvreté énergétique en Afrique centrale.

Pour atteindre cet objectif, un projet d’envergure a été conçu : le Central African Pipeline System (CAPS). « Le CAPS n’est pas seulement une infrastructure, c’est le symbole de notre unité, de notre ambition et de notre marche résolue vers un avenir plus lumineux », a déclaré Nathalie Lum. Ce projet, conçu pour répondre à la crise énergétique en Afrique centrale, ambitionne de transporter, distribuer et stocker des produits pétroliers et du gaz naturel, tout en produisant de l’électricité. Imaginé pour l’Afrique centrale (CEMAC), il est également prévu de s’étendre à la CEEAC, et s’inspire de modèles de pipelines existants en Afrique et en Europe. Selon les premières estimations, le projet coûterait environ 10 milliards de dollars et pourrait être opérationnel d’ici 2030. Le pipeline alimentera des raffineries qui achemineront leurs produits vers des installations de stockage pour une distribution dans la sous-région. Par ailleurs, le gaz produit localement servira à alimenter des installations de stockage de GNL, qui fourniront de l’énergie aux centrales thermiques.

Le CAPS devrait également stimuler l’industrie minière de la région, réduire les coûts énergétiques, promouvoir une énergie plus propre et soutenir l’agriculture en facilitant la production d’engrais.

Dans une première phase, le pipeline partira de Pointe-Noire (Congo) jusqu’à Libreville (Gabon), en passant par Bata (Guinée équatoriale), et se prolongera jusqu’à Kribi (Cameroun). Un autre tronçon pourrait relier Malabo (Guinée équatoriale) à Kribi, qui deviendra un centre stratégique pour acheminer cette énergie vers Bangui (RCA) et le Tchad.

 

Les études préliminaires ont été finalisées et validées par le PREF-CEMAC, l’organisme chargé de la maturation des projets intégrateurs dans la région. Les parties prenantes espèrent débuter les études détaillées en mars 2025 afin d’atteindre l’objectif de 2030.

L’ambition est d’avoir, dès 2030, les premiers barils de pétrole traversant la sous-région et les premiers kilowatts produits par les centrales thermiques. Dans une deuxième phase, le pipeline s’étendra de Pointe-Noire à Luanda (Angola), jusqu’à Kisangani (RDC), puis atteindra le Burundi et Kigali (Rwanda). Cette phase pourrait être achevée en 2032 si les moyens financiers sont mobilisés. « Ce projet incarnera notre volonté de coopérer, de partager nos ressources, et si nous parvenons à son terme, nous disposerons d’un moyen fiable pour transporter les ressources gazières à travers nos frontières, améliorant ainsi l’accès à l’énergie », a conclu Marcel Abéké.

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