Le groupe français Orano a annoncé la suspension de sa production d’uranium au Niger à compter du 31 octobre. Cette décision fait suite à l’impossibilité d’exporter en raison de la fermeture des frontières entre le Niger et le Bénin depuis le coup d’État de juillet 2023. La filiale locale du groupe, la Somaïr, traverse de grandes difficultés financières, ce qui contraint Orano à interrompre les activités du site d’Arlit, situé dans le nord du pays. Le groupe a qualifié cette mesure de « navrante » mais inévitable.
Malgré des efforts pour résoudre la situation, les exportations d’uranium restent bloquées, et aucune des alternatives proposées par l’entreprise n’a reçu de réponse de la part des autorités nigériennes. Actuellement, Orano se retrouve avec un stock de 1 050 tonnes de concentré d’uranium, d’une valeur estimée à 300 millions d’euros.
Les relations entre Orano et la junte au pouvoir au Niger se sont détériorées depuis le coup d’État du 26 juillet 2023. Après une première suspension de la production entre septembre 2023 et février 2024, en raison de l’impossibilité d’importer des intrants chimiques, Orano a également perdu son permis d’exploitation du gisement d’Imouraren en juin dernier, entraînant une perte de 133 millions d’euros au premier semestre. Plus récemment, en septembre, le gouvernement nigérien a adopté un projet de création d’une nouvelle société d’État de l’uranium, sans donner davantage de détails pour le moment.
