L’incertitude électorale de 2025 au Mozambique, conjuguée aux enjeux sécuritaires et financiers, freine les ambitions de TotalEnergies pour le projet Mozambique LNG, le plus grand projet d’infrastructure de gaz naturel liquéfié (GNL) en Afrique.
Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, reste déterminé à relancer ce projet phare visant à produire 13,1 millions de tonnes de GNL par an. Toutefois, les obstacles s’accumulent, notamment en ce qui concerne la sécurité des installations de liquéfaction sur le bloc 1, au large de Cabo Delgado. Comme prévu, aucune levée de la force majeure ne devrait intervenir avant 2025.
Le climat politique est également une source de préoccupation majeure. Les élections présidentielles prévues en octobre 2025 ajoutent une incertitude à la relance du projet. Le Frelimo, parti au pouvoir, a vu sa popularité chuter ces dernières années, et la candidature de Daniel Chapo, ancien gouverneur de la province d’Inhambane, reste encore méconnue du grand public. Patrick Pouyanné espère rencontrer Chapo avant les élections ou dès son élection, pour discuter de l’avenir du projet.
Le rôle clé du Rwanda dans la sécurité de Cabo Delgado
La relation future entre le Mozambique et le Rwanda sera également déterminante. Depuis 2021, le Rwanda a déployé des milliers de soldats pour sécuriser la province de Cabo Delgado, en proie aux attaques des groupes islamistes. La question qui se pose est de savoir si Daniel Chapo pourra maintenir la coopération étroite avec le Rwanda, comme son prédécesseur Filipe Nyusi. Le récent déplacement de Chapo à Kigali en juin 2024 semble indiquer une volonté de continuité.
TotalEnergies, tout comme ExxonMobil, un autre acteur majeur dans la région avec son projet Rovuma LNG, est convaincu que la stabilisation de la région dépend largement du soutien militaire rwandais, compte tenu de la fragilité de l’armée mozambicaine.
Le financement du projet en suspens
Au-delà des défis politiques et sécuritaires, le volet financier de Mozambique LNG connaît également des retards. La US Exim Bank, un partenaire financier clé, ne devrait pas se prononcer sur une garantie bancaire avant les élections américaines de novembre 2024 et la mise en place d’une nouvelle administration à Washington. Cette décision influencera d’autres partenaires financiers internationaux impliqués dans le projet.
