Du cockpit des avions à la profondeur des mines africaines, le parcours de Sara Sacci est un véritable voyage aux multiples facettes. Cette entrepreneuse française, désormais basée à New York, a navigué à travers les strates des écoles prestigieuses et a fait l’expérience des réalités complexes de l’exploitation des ressources naturelles dans les régions d’Afrique riches en trésors de la Terre. Son histoire est celle d’une femme de conviction, animée par la passion, l’innovation et un profond désir de changer le monde. Dans cette interview, Sara Sacci partage son périple, ses découvertes et sa vision pour un avenir où la richesse des ressources naturelles coexiste harmonieusement avec le bien-être des populations. Préparez-vous à un voyage intellectuel fascinant et inspirant à travers les enjeux cruciaux de notre époque, guidé par une voix déterminée à faire la différence.
54 ÉTATS : Quel est votre parcours ?
Sara Sacci : Mon parcours a débuté avec une solide formation en économie et mathématiques appliquées, qui m’a ouvert les portes vers des défis intellectuels plus complexes. J’ai ensuite décroché des diplômes de Sciences Po et de l’ENAC, ouvrant la voie à ma carrière dans l’aviation. Cette expérience a révélé la puissante relation entre l’aviation et les ressources naturelles.
L’industrie aéronautique a connu une révolution technologique grâce à l’utilisation de ressources naturelles essentielles, comme l’aluminium issu de la bauxite, pour créer des matériaux légers et résistants. Cette convergence entre l’aviation et l’industrie minière a éveillé ma fascination pour les ressources naturelles et leur rôle dans notre monde en constante évolution.
Cependant, un tournant inattendu a marqué mon parcours lors d’une expérience en Centrafrique, un pays riche en diamants mais en proie à des décennies de conflits. Cette immersion dans le secteur minier a mis en lumière un contraste poignant entre l’abondance de ressources et la misère de la population.
Cette expérience a profondément influencé ma trajectoire, donnant naissance à Bright Rock. Notre mission est de transformer cette réalité et d’apporter un changement significatif et durable dans les communautés où nous intervenons.
Mon parcours académique et professionnel forme la base de ma vision, où l’aviation et les ressources naturelles se rejoignent pour façonner un avenir plus équitable et durable. Actuellement candidate au doctorat à la Columbia School, je m’engage à contribuer à la recherche sur les liens complexes entre les ressources naturelles et le développement durable. Mon objectif est de développer des stratégies efficaces pour transformer ces ressources en opportunités de développement, tout en préservant l’environnement et le bien-être des communautés locales.
Mon parcours est un voyage en constante évolution, motivé par la passion, l’innovation et le désir de faire une différence significative dans un monde où richesse et pauvreté coexistent.
54 ÉTATS : Qu’en est-il de votre expertise ?
Sara Sacci : À ce jour, mon expertise couvre divers domaines, tels que la gestion des risques environnementaux et l’optimisation des revenus pour les gouvernements, tout en tenant compte des préoccupations des entreprises internationales quant à leur réputation. Mon rôle consiste à trouver un équilibre entre la préservation de l’environnement, la maximisation des profits et la protection de la réputation des entreprises, dans le but ultime d’apporter des avantages à toutes les parties concernées.
54 ÉTATS : Pouvez-vous définir les ressources naturelles et mettre en lumière leur signification et leur importance ?
Sara Sacci : Les ressources naturelles, essentielles pour la survie et l’économie, sont d’une grande importance pour les pays producteurs. Toutefois, une mauvaise gestion de ces richesses peut entraîner des problèmes environnementaux et sociaux, souvent liés à la « malédiction des ressources ». Il est important de noter que cette « malédiction » n’est ni inévitable ni irréversible. En adoptant une gestion responsable, une transparence exemplaire, et une répartition équitable des revenus, nous pouvons transformer ces ressources en un moteur de développement positif.
Néanmoins, il est crucial de noter que la transition énergétique à l’échelle mondiale, marquée par la diminution de la demande en énergies fossiles, présente à l’Afrique à la fois une chance et un défi considérable. Prenons l’exemple du pétrole. Si la demande diminue considérablement, quelles seront les répercussions sur les pays producteurs et leurs populations ? La transition énergétique est un moment clé pour l’Afrique, et il ne faut pas la sous-estimer.
Il est temps d’agir, de considérer la transition énergétique comme un défi à relever et une opportunité à saisir. C’est une chance unique pour diversifier les économies, investir massivement dans les énergies renouvelables, et tracer une voie claire vers un avenir énergétique durable. Ignorer cette opportunité serait une erreur aux conséquences économiques et sociales graves pour l’Afrique.
La stabilité politique et la bonne gouvernance demeurent les piliers du développement économique, et la transition énergétique est un élément clé pour bâtir un avenir prospère. La transition énergétique est en cours, et l’Afrique doit avancer résolument pour relever les défis et exploiter les opportunités qui se présentent. Il est temps de prendre des mesures décisives.
La transition énergétique : une chance à saisir, une marche à ne pas manquer.
54 ÉTATS : Est-ce un enjeu de grande envergure pour notre planète que d’assurer une exploitation durable des ressources naturelles ?
Sara Sacci : Il nous faut affronter plusieurs enjeux majeurs avec détermination. Tout d’abord, la préservation de notre environnement est cruciale. Les activités liées à l’exploitation des ressources naturelles ont un impact considérable sur notre planète, allant de la déforestation à la pollution de l’air et de l’eau. Nous devons développer des approches d’exploitation qui minimisent ces impacts pour sauvegarder notre écosystème.
De plus, les ressources naturelles sont souvent au cœur de conflits, à la fois à l’échelle nationale et internationale. La lutte pour le contrôle de ces ressources et les querelles sur les revenus qu’elles génèrent peuvent se transformer en conflits armés, menaçant la stabilité régionale et mondiale.
Un autre défi majeur est la réduction de la pauvreté. Les pays riches en ressources ne parviennent pas toujours à traduire cette richesse en améliorations significatives de la qualité de vie de leur population. Une gestion transparente des revenus, une répartition équitable des avantages et des investissements dans des secteurs tels que l’éducation et la santé sont essentiels pour briser le cycle de la pauvreté.
Enfin, il est impératif de garantir des rendements pour les entreprises internationales tout en maintenant des principes économiques solides. Trouver un équilibre entre la rentabilité et la durabilité est un défi complexe, mais il est nécessaire pour créer un avenir où les richesses naturelles profitent à tous, tout en préservant notre planète.
La gestion des ressources naturelles est une entreprise complexe qui exige une approche globale et la coopération entre les gouvernements, les entreprises, les organisations de la société civile et la communauté internationale. Notre objectif ultime est de créer un avenir où les richesses naturelles contribuent au développement économique, à la stabilité sociale et à la préservation de notre planète. C’est un défi passionnant que nous devons relever avec conviction.
La gestion durable des ressources naturelles est un pacte que nous signons avec l’avenir, une promesse de prospérité pour les générations à venir.
54 ÉTATS : Comment pouvons-nous promouvoir une gestion plus durable des ressources naturelles ?
Sara Sacci : Les défis liés à la gestion durable des ressources naturelles sont d’une importance cruciale, et ils requièrent une approche équilibrée et réfléchie. La mémoire collective de chaque nation porte les cicatrices du passé, marqué par des traumatismes hérités et des inégalités persistantes.
Je reconnais l’importance de tenir compte de ces dynamiques historiques. Notre responsabilité en tant que leaders est de contribuer à une guérison collective, à l’émergence d’une identité apaisée et à une vie digne pour tous. Cela nécessite une gestion responsable des ressources, une implication active des parties prenantes locales, et des politiques gouvernementales favorisant la durabilité et l’équité.
Nous ne pouvons pas effacer le passé, mais nous pouvons contribuer à façonner un avenir meilleur, où la prospérité, la justice et la dignité sont à la portée de tous. C’est un défi que nous prenons très au sérieux, et nous sommes déterminés à œuvrer en ce sens.
La véritable mesure de notre progrès est la manière dont nous traitons les blessures du passé.
54 ÉTATS : Un dernier mot pour nos internautes ?
Sara Sacci : Ma conviction est la suivante, le progrès ne réside ni dans l’oubli du passé, ni dans son obscurcissement, mais dans la capacité à transcender les erreurs du passé pour construire un avenir harmonieux. Ainsi, il est essentiel de ne pas réduire notre perception de la France uniquement à travers le prisme de son passé colonial. Les cicatrices du passé, bien que présentes, ne devraient pas obscurcir la vision actuelle de la France pour une coopération plus équilibrée. En tant que Français, je suis résolument engagé en faveur d’un avenir où le respect mutuel, la compréhension et la prospérité partagée sont au cœur de nos relations avec les nations africaines.
D’autre part, il est tout aussi important de reconnaître que l’Afrique a évolué et que la génération actuelle de Français refuse d’être réduite à un passé qu’elle n’a ni connu ni promu. Nous vivons à une époque où chacun n’est plus tenu de porter le fardeau des actes de ses ancêtres. Cette génération aspire à construire des relations fondées sur la réconciliation, le respect et la coopération mutuelle.
Cependant, la clé de cet avenir radieux repose également sur les épaules des chefs d’État africains. Avec ou sans la France, la responsabilité et l’initiative leur incombent pour définir la vision et la trajectoire de leurs pays aujourd’hui. En embrassant cette perspective plus large, nous croyons fermement que la réconciliation et la coopération sont les fondements de l’avenir, offrant à tous l’opportunité d’écrire une nouvelle page de l’histoire ensemble.
Lorsque le cœur de l’Afrique bat au rythme des rêves de progrès, la France ressent également le pouls du changement. Les aspirations de la jeunesse africaine sont un appel partagé à un avenir plus lumineux, et s’accrocher aux hypothèses d’une France inchangée, c’est s’accroche au trauma du passé, aux échos du ressentiment et aux mystères d’une époque inconnue de notre génération.
